Rumonge : le second degré de l’auditorat militaire a prononcé de lourdes peines pour des militaires qui ont refusé d’aller combattre aux côtés des FARDC contre le M23
L’auditorat militaire a sorti lundi sa décision dans l’affaire des militaires burundais qui ont refusé d’aller combattre aux côtés des FARDC contre le M23. Certains prisonniers ont été condamnés à de lourdes peines allant jusqu’à la perpétuité. Beaucoup d’entre eux devront purger des peines comprises entre 4 et 10 ans. Les amendes ont été maintenues à 500 dollars pour quelques uns et allégés à 250 dollars pour d’autres. (SOS Médias Burundi)
Les condamnés ont été classés en trois groupes principaux. La première catégorie regroupe des soldats de rang et des caporaux. Ceux-là ont été rapatriés au Burundi par avion. Ils devraient purger une peine de quatre ans de prison ferme et verser une amende de 500 dollars, chacun. En deuxième lieu, il y a le groupe de caporaux et sous-officiers qui ont été condamnés à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 500 dollars, chacun. Ils ont été rapatriés du Nord-Kivu ( est du Congo) à la ville commerciale Bujumbura par avion aussi. Le troisième groupe comprend des éléments de la FDNB ( Force de défense nationale du Burundi) qui sont rentrés par bateaux. Ils ont été mis en deux sous-groupes. Les membres du premier sous-groupe ont été condamnés à 10 ans de prison alors que ceux du second sous-groupe ont écopé de l’emprisonnement à perpétuité.
Un seul militaire a été condamné à trois ans de prison et une amende de 500 dollars.
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SOS Médias Burundi n’avait pas encore eu le nombre de militaires qui composent chaque catégorie. Détenus dans trois prisons à savoir Ruyigi ( est), Bururi et Rumonge ( sud-ouest), les 272 éléments de l’armée burundaise sont actuellement rassemblés à la prison centrale de Murembwe à Rumonge où le procès en appel s’est déroulé très récemment.
L’armée burundaise est engagée dans la guerre contre le M23 dans la province du Nord-Kivu ( est du Congo) aux côtés des FARDC ( Forces Armées de la République démocratique du Congo) et des milices locales entretenues par les autorités congolaises, dans le cadre d’un partenariat bilatéral entre les gouvernements burundais et congolais. Plusieurs activistes burundais ont souvent dénoncé « une implication inutile et dangereuse de nos militaires dans une guerre qui ne nous concerne pas ».
Mais le président Évariste Ndayishimiye, commandant suprême a toujours justifié « une mission salvatrice », affirmant que c’est normal que les militaires burundais soient tués en RDC ( République démocratique du Congo) « parce qu’ils ont signé pour ça ».
Le M23 est une ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021, reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté leurs engagements sur la réinsertion de ses combattants. Les autorités congolaises restent persuadées qu’il bénéficie d’un soutien du Rwanda, ce que le gouvernement rwandais ne cesse de balayer d’un revers de la main.
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Photo d’illustration : les premiers militaires burundais de la force régionale de l’EAC accueillis à Goma, mars 2023 © SOS Médias Burundi
