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Lusaka : plus de cent Burundais ont été arrêtés

La police de l’immigration zambienne a procédé à des rafles dans différents quartiers de la capitale Lusaka, ces derniers jours. Selon nos sources, plus de 100 ressortissants burundais dont plusieurs réfugiés, ont été interpellés. Une organisation burundaise parle d’au moins 156 interpellés. (SOS Médias Burundi)

L’opération a commencé mi décembre mais c’est dans la nuit du 27 que beaucoup de Burundais ont été appréhendés.

« On nous arrête partout. Dans les boutiques, à nos domiciles ou encore dans la rue », dit un jeune burundais qui a été mis en détention brièvement avant d’être libéré parce qu’il a des papiers l’autorisant à s’installer et vivre sur le sol zambien. Il indique qu’il a appris l’arrestation de plusieurs autres Burundais ce 27 décembre.

« Beaucoup de mes amis ont été appréhendés. Nous avons appris que plus de 150 Burundais ont été interpellés », a confié à SOS Médias Burundi un jeune père burundais qui est installé à Lusaka pendant plusieurs années.

Selon lui, les personnes qui sont détenues par la police de l’immigration zambienne attendent deux solutions : payer des amendes avant d’être renvoyées dans les camps pour les réfugiés et être refoulées vers la frontière avec la Tanzanie pour les irréguliers. Mais la situation va se compliquer pour les gens qui n’auront pas de l’argent pour payer les frais de transport, précise t-il.

« Ils vont être envoyés dans les prisons en Tanzanie jusqu’à ce qu’ils trouvent de l’argent. Après en avoir trouvé, ils vont être acheminés vers la frontière de Mugina (entre la province de Makamba- sud du Burundi et la région de Kigoma – nord-ouest de la Tanzanie). C’est ce qui se fait normalement », a-t-il clarifié.

L’ONG burundaise « ONLCT-où es ton frère » qui milite contre le trafic humain, a annoncé qu’elle a répertorié 156 Burundais qui ont été arrêtés à Lusaka, rien que pour la nuit du 27 décembre. Elle demande au gouvernement burundais de négocier le rapatriement de ces personnes détenues par la police zambienne notamment. Son représentant, Prime Mbarubukeye a annoncé que de plus en plus de jeunes burundais partent dans les pays comme le Kenya, la Zambie, la Tanzanie, le Mozambique ou encore le Malawi suite à la pauvreté extrême qui gangrène la petite nation de l’Afrique de l’est, une situation aggravée par le chômage. Les départs concernent en grande partie les jeunes gens. M. Mbarubukeye appelle les autorités burundaises à « organiser les États généraux de la jeunesse l’an prochain » afin de trouver une solution aux flux migratoires clandestins qui s’observent ces derniers temps.

Dans la plupart des cas surtout dans les pays de l’Afrique australe, les ambassades burundaises ont souvent été accusées de « ne pas intervenir » en cas d’arrestations abusives de ressortissants de la petite nation de l’Afrique de l’est.

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Photo : des sans-papiers dont des ressortissants burundais en train d’être refoulés par les services zambiens, DR