Kayanza : hausse des prix des produits de première nécessité à l’approche des fêtes de fin d’année

La population de la province de Kayanza, située dans le nord du Burundi, est en proie à une flambée des prix des produits de première nécessité à l’approche des festivités de fin d’année. Malgré une correspondance du gouverneur de province adressée aux autorités communales pour faire respecter les prix, notamment ceux des produits Brarudi (Brasserie et limonaderies du Burundi), la situation demeure critique. (SOS Médias Burundi)
Il s’observe une augmentation généralisée des prix en province de Kayanza, pourtant l’une des plus productives dans la petite nation de l’Afrique de l’est.
Selon des habitants, le prix d’un kilogramme de riz est passé de 3 500 à 5 000 francs burundais. De même, le coût d’un kilogramme de haricots, aliment de base pour de nombreux ménages, a augmenté de 200 francs.
Le prix de la farine « Kawunga » est tout aussi alarmant : un sac de 15 kg coûte actuellement 105 000 francs, tandis qu’un petit sac de 10 kg s’élève à 39 000 francs. Quant à l’huile de palme, son prix a grimpé à 6 000 francs par litre. La viande n’est pas en reste, avec un coût atteignant 25 000 francs par kilogramme, soit une augmentation de 7 000 francs.
Des familles désemparées
Face à cette flambée des prix, de nombreux habitants prévoient de renoncer aux célébrations de fin d’année. « Moi, j’ai cinq enfants et un mari. L’année dernière, nous avions dépensé 50 000 francs pour la fête de Noël et le même montant pour celle de la nouvelle année. Mais cette année, nous considérerons ces jours comme ordinaires, car nous sommes plongés dans une misère sans nom », déplore Marie Goreth, enseignante du cycle fondamental.
Appels au secours et pistes de solution
Les habitants de Kayanza exhortent le gouvernement à intervenir pour réguler les prix et atténuer l’impact de l’inflation sur les ménages.
L’Association des consommateurs du Burundi (Abuco) confirme que le taux élevé d’inflation constitue un véritable casse-tête. Pierre Nduwayo, président de l’Abuco, insiste sur l’importance d’augmenter la production pour inverser cette tendance.
Le gouverneur de Kayanza avait pourtant, dans une correspondance datée du 15 décembre, ordonné aux administrateurs de veiller à la stabilisation des prix des produits notamment ceux de la Brarudi, dans l’intérêt des consommateurs.
Toutefois, ces mesures semblent n’avoir eu que peu d’effet.
Un contexte d’inflation alarmant
Selon des enquêtes réalisées par la Banque mondiale en août 2024, le taux d’inflation au Burundi est estimé à 28,8 %. Cette situation exacerbe la précarité économique des ménages et complique davantage leur capacité à subvenir à leurs besoins, en particulier lors des périodes festives.
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Photo : le marché central de Kayanza au chef-lieu de province © SOS Médias Burundi