Le mouvement rebelle M23 a pris le contrôle de la cité d’Alimbongo, stratégiquement située sur le territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC), ce mardi. La cité est localisée entre les chefferies de Batangi et Bamate. (SOS Médias Burundi)

La prise d’Alimbongo a été marquée par de violents combats opposant le M23 aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et aux combattants des milices locales entretenues par les autorités congolaises connus comme les Wazalendo. Selon des témoins locaux, les FARDC et leurs alliés n’ont pas réussi à maintenir leurs positions, forçant leur retrait face à la progression des rebelles.

« Il y a eu de violents combats, mais les FARDC et les combattants Wazalendo ont fui, abandonnant toutes leurs positions », ont confié des habitants à SOS Médias Burundi.

Une cité hautement stratégique

Selon des responsables de la société civile locale, Alimbongo occupe une position clé dans la région. « Cette cité est située sur la route nationale numéro 2 (RN2), sur un relief montagneux entre les chefferies des Bamate et Batangi. Elle abrite également l’hôpital général de la région », a expliqué un responsable de la société civile locale.

La proximité d’Alimbongo avec les villes commerciales de Butembo et de Lubero-centre en fait un centre de ravitaillement crucial pour de nombreux villages de la région et pour la ville de Butembo elle-même.

Un bilan humain lourd

Les affrontements ont laissé derrière eux un bilan tragique. « Nous avons vu des corps étendus au sol, mais il était impossible de compter les morts et les blessés dans le chaos », rapportent des habitants. Certains blessés ont été évacués vers l’hôpital régional de Butembo, tandis que d’autres reçoivent des soins à l’hôpital de référence d’Alimbongo.

Appel à la confiance dans l’armée

L’administrateur communal de Lubero a confirmé la chute d’Alimbongo et appelé la population à garder confiance en l’armée régulière.

« Nous travaillons pour une reprise rapide de la cité par les FARDC », a-t-il déclaré. Cependant, les responsables militaires des FARDC se sont abstenus de commenter la situation.

Un exode massif

La prise d’Alimbongo a provoqué un exode massif de la population. De nombreux résidents ont fui pour échapper aux violences, laissant la cité partiellement déserte. La chute d’Alimbongo constitue un nouveau revers pour les FARDC face au M23 dans une région en proie à une instabilité chronique.

Le M23 est une ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021, reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté leurs engagements sur la réinsertion de ses combattants.

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Les autorités congolaises restent persuadées qu’il bénéficie d’un soutien du Rwanda, ce que le gouvernement rwandais ne cesse de balayer d’un revers de la main.

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Photo : des militaires de l’armée congolaise déployés dans le Nord-Kivu © SOS Médias Burundi