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Burundi : surveillance médicale allégée , réinstallation massive de réfugiés congolais mêlées d’inquiétudes avec l’élection de Trump

Depuis le mois d’août dernier, l’OIM (Organisation internationale des migrations)-Burundi a mis en place des mesures de surveillance médicale temporaire de 21 jours pour les réfugiés en route vers les États-Unis, en réponse à l’augmentation des cas de Mpox sur le territoire burundais. Cette période a récemment été réduite à une seule semaine. Mais des inquiétudes persistent autour de la politique d’immigration, avec l’élection de Donald Trump comme nouveau président des États-Unis. (SOS Médias Burundi)

La réduction de la période de surveillance médicale a été accueillie favorablement par les réfugiés ayant achevé leur processus de réinstallation, en attente de leur départ.

La période coïncide également avec une vague de départs massifs de réfugiés vers les États-Unis.

Anselme est un réfugié urbain. Il déclare : « j’ai été soulagé d’apprendre que la période de surveillance avait été réduite. Une semaine, c’est beaucoup plus gérable. Je vais bientôt quitter le Burundi après tant d’attente. Je suis impatient de commencer une nouvelle vie aux États-Unis ».

Pour d’autres  réfugiés à l’instar de Claudette, la réduction de la période de surveillance médicale a été la plus bonne nouvelle.

« J’avais peur de rester coincée ici plus longtemps à cause de la maladie. Maintenant, je peux retrouver ma famille aux États-Unis et reconstruire ma vie », se réjouit-elle.

Inquiétudes

Malgré cette réduction de la durée de surveillance médicale et le nombre massif de départs, une incertitude plane sur l’avenir des réfugiés encore en attente dans leur processus. Ils redoutent un retour aux mesures restrictives de Donald Trump après son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier 2025, craignant que leurs espoirs ne soient anéantis. Lors de son premier mandat, Trump avait significativement réduit les quotas d’admission aux États-Unis, ce qui avait affecté gravement la vie des milliers de réfugiés congolais en quête d’une nouvelle vie.

Mutokambari témoigne  que « vivre dans un camp pendant 20 ans est épuisant. J’ai vu tant de mes amis perdre espoir. Nous avons commencé le processus de réinstallation, mais nous craignons que Trump réduise encore les quotas, comme lors de son premier mandat, ce qui pourrait compromettre notre avenir. Nous avons besoin d’une chance de recommencer notre vie aux États-Unis ».

Rappelons que sous le précédent mandat de Donald Trump (20 janvier  2017- 20 janvier 2021), les quotas de réfugiés réinstallés aux États-Unis ont été drastiquement réduits, atteignant un minimum historique de 18 000 en 2020. En revanche, sous l’administration Biden, ces quotas ont été augmentés, visant à accueillir jusqu’à 125 000 réfugiés par an, reflétant ainsi un retour à une politique d’immigration plus humanitaire.

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Donald Trump a déjà promis d’expulser des millions d’immigrés sans papiers et de durcir les lois sur l’immigration, dès son retour à la Maison Blanche dans quelques semaines.

Plusieurs initiatives et actions sont déjà mises en place par les activistes et organisations citoyennes pour « limiter ou éviter les dégâts ».

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Photo : des réfugiés congolais à l’aéroport de Bujumbura dans la ville commerciale du Burundi en partance vers les États-Unis