Burundi : journée du contribuable, le ministre des finances pointe du doigt les agents de l’OBR

La journée du contribuable a été célébrée dans la capitale économique Bujumbura pour la 9ème fois. C’était le mardi 3 décembre. Malgré certains défis dans la collecte des recettes, le commissaire général de l’Office burundais des recettes (OBR) se dit satisfait des réalisations.
Mais le ministre des finances accuse ses agents de défaillances, des comportements qui entraînent un déficit économique. (SOS Médias Burundi)
Dans la cérémonie qui s’est déroulée dans la ville commerciale Bujumbura, le commissariat général de l’OBR s’est félicité.
« Au cours de l’année budgétaire 2023-2024 (juillet 2023- juin 2024), nous avons collecté un montant allant jusqu’à 101% des recettes attendues. Nous devons tous ces succès aux contribuables et à nos supérieurs qui ne cessent de nous encourager notamment le président de la République », a annoncé le commissaire général de l’OBR. Jean Claude Manirakiza indique toutefois que son institution est confrontée à des difficultés qui l’empêchent de bien exercer sa mission. Il cite entre autres le comportement de certains agents qui s’adonnent à la corruption, les conjonctures économiques mondiales, la pénurie du carburant et des devises. Selon lui, toutes ces raisons expliquent le travail à perte des contribuables ces quatre derniers mois. Mais il reste confiant que l’objectif d’atteindre plus de 2000 milliards cette année sera réalisé car l’OBR est déjà parvenu à collecter plus de 1980 milliards au cours de l’année budgétaire écoulée.
De son côté, le président de la chambre fédérale de commerce et d’industrie du Burundi (CFCIB) appelle les différents secteurs étatiques à faciliter le travail des opérateurs économiques car ils sont les premiers contribuables.
« Ils ont une grande contribution dans le payement des taxes et impôts pour que le pays puisse atteindre sa vision. Pour y arriver, il a besoin d’être soutenu et encouragé », souligne Olivier Suguru.
Le ministre des finances Audace Niyonzima lui, trouve que le pays est encore loin pour parler de développement à grande échelle car les industries sont encore à un stade embryonnaire.
« Pas d’ndustries de carburant par exemple ou autres qui exportent leurs produits. Les entrées sont nombreuses mais on ne voit pas de sorties. On aura pas malheureusement de ces taxes auxquelles on s’attend », regrette le ministre Niyonzima. Il a mis en garde « les agents corrompus de l’OBR ».
Il n’y a pas une semaine, le ministre des finances avait échangé avec le personnel de l’OBR sur les stratégies visant à augmenter les recettes. Il a annoncé que les recettes attendues pour le premier trimestre de l’exercice en cours ne seront pas atteintes et qu’il y a plutôt un écart de plus de 110 milliards sur les recettes envisagées.
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Photo : un immeuble de l’Office burundais des recettes, OBR