Dzaleka (Malawi) : la police a démoli deux maisons de réfugiés
La police malawite accuse deux réfugiés éthiopiens d’héberger des bandits armés. Leurs habitations ont été démolies ce lundi. Le camp de Dzaleka est le théâtre de vols à main armée ces derniers temps.
INFO SOS Médias Burundi
Une fouille improvisée a été opérée dans deux ménages de la zone dénommée « Karonga » au camp de Dzaleka.
« Les éléments de la police sont venus chercher des personnes inconnues, qui se trouvent être des bandits armés qui se cacheraient dans ces maisons. Pourtant, aucun suspect n’y a été retrouvé. L’un des chefs de ménage a été ensuite interpellé et est détenu au cachot de la police», témoigne un voisin.
La police aurait eu des informations que ces deux maisons hébergeraient aussi des « sans-papiers en partance vers l’Afrique du Sud ».
Pour le moment, c’est la désolation totale après la destruction en partie des deux maisons de ces réfugiés éthiopiens.
« L’on ne sait pas encore pourquoi la police a détruit ces maisons alors que des femmes et des enfants y vivent. Même si un des occupants, chef de famille soit-il, serait accusé de quelque chose, ce n’est pas la faute à tout le monde car la responsabilité doit être individuelle », font savoir d’autres réfugiés qui ont assisté impuissamment à ce qu’ils qualifient « d’actes criminels et inhumains ».
La police a expliqué que « tout foyer de fauteurs de troubles sera détruit pour décourager tout acte criminel ».
La semaine dernière, des armes à feu avaient été retrouvées dans une des zones du camp. Depuis, les forces de l’ordre ont juré de redoubler d’efforts pour sécuriser le camp qui est surpeuplé, selon l’administration.
Dzaleka compte plus de 50.000 réfugiés- dont plus de 11 mille Burundais, cinq fois plus que sa capacité d’accueil.
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Les maisons des deux réfugiés éthiopiens démolies par la police malawite ( SOS Médias Burundi)
