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Burundi : une organisation locale appelle à la démission du gouvernement

L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, OLUCOME a appelé mardi le gouvernement burundais à  » prendre une décision courageuse  » et  » démissionner » parce qu’il lui est impossible de trouver une solution à la crise généralisée que traverse le pays. Selon son rapport, les prix des produits et services ont connu une hausse oscillant entre 31 et 400% depuis le mois d’avril dernier.

INFO SOS Médias Burundi

Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME parle d’une situation « révoltante » dans un pays qui a les institutions. Il a appelé le gouvernement à  » démissionner  » à commencer par la ministre en charge du commerce. Pour le président de la rare organisation de lutte contre la corruption et les malversations économiques au Burundi, c’est une décision qui exige du courage  » que l’équipe dirigeante n’a pas ».

 » Moi j’habite en Europe, quand une personne n’est plus capable de remplir sa mission, ce qui montre qu’elle est honnête et courageuse, elle démissionne », a-t-il expliqué dans un point de presse qu’il a animé dans la ville commerciale Bujumbura ce mardi.

Des vendeurs clandestins de carburant dans une rue inondée entre le Burundi et la RDC, le Burundi connaît une Crise-carburant depuis bientôt 47 mois ( SOS Médias Burundi)

 » Mais c’est très difficile chez nous à cause de la corruption, c’est ça la vérité », a insisté Gabriel Rufyiri.

Dette-Salut

Le gouvernement burundais devrait contracter une dette de 500 millions de dollars pour faire face à la montée des prix ,selon l’OLUCOME.

Pour cet Observatoire, il est impossible de lutter contre la hausse excessive des prix au Burundi tant que les autorités rivalisent à faire du commerce.

D’après les enquêtes effectuées entre avril et novembre 2024 par l’OLUCOME, les prix des produits de première nécessité surtout , ont connu une hausse oscillant entre 31% et 400%. Les principales causes évoquées par Gabriel Rufyiri sont entre autres la mauvaise gouvernance, l’égoïsme des gestionnaires du pays, la production insuffisante et le manque des produits d’exportation qui entraîne la carence en devises.

Il suggère que le gouvernement demande dans l’urgence un prêt de 500 millions de dollars auprès de différents partenaires pour pouvoir sortir de la crise actuelle.

« Je suis sûr qu’il n’y aurait plus de problème de carburant car avec le système de rotation, on aura le temps de chercher nos propres devises. Le pays doit investir également dans la culture des produits d’exportation tels que le café, le thé, les avocats, le coton et rendre productif le secteur minier », a indiqué M. Rufyiri.

Un marché de vivres qui ont connu une hausse excessive des prix ( SOS Médias Burundi)

Il souligne aussi l’importance du climat favorable des affaires pour « encourager et rassurer les investisseurs étrangers et la diaspora burundaise ». Et pour y arriver, Gabriel Rufyiri trouve que les mandataires politiques devraient fermer leur business définitivement, une activité qui va à l’encontre de la loi, selon le président de l’OLUCOME.

Gabriel Rufyiri qui a fait des manifestations  » individuelles » dans le passé compte aussi entreprendre d’autres actions et appelle les Burundais à  » refuser cette situation ».

Il n’y avait pas de réaction directe du gouvernement burundais. Mais dans une rencontre avec des diplomates dans la capitale économique Bujumbura mardi, le patron de la diplomatie burundaise Albert Shingiro a décrit une image d’un pays qui a fait des avancées significatives dans l’amélioration de la bonne gouvernance et le maintien de la paix et la sécurité, ce qui n’a pas convaincu son audience.

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Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME