Un événement du CNDD-FDD, le parti au pouvoir au Burundi a paralysé toutes les activités d’un lycée en commune de Kiremba, province de Ngozi (nord du Burundi) ,ce jeudi. Les parents et éducateurs dénoncent ce qu’ils qualifient de « politisation du milieu scolaire ». (SOS Médias Burundi)

Selon des témoins, plusieurs militants du parti CNDD-FDD en cette commune se sont rassemblés au chef-lieu depuis le matin pour une réunion qui avait pour objectif d’évaluer le récent enrôlement aux législatives de l’an prochain et de se préparer à ces élections.

Avant l’activité vers 5h 30, les Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD) se sont déployés dans les rues, scandant des chansons qui intimident et dénigrent les opposants.

Les activités scolaires paralysées au lycée Kiremba

Les membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD sont arrivés au lycée Kiremba et ses environs à 6h, selon des sources scolaires.

Là, ils ont entonné des chansons vantant « les prouesses » du président de la République Évariste Ndayishimiye et de Réverien Ndikuriyo, le secrétaire général de l’ancienne rébellion Hutu.

Ils ont suspendu des drapeaux du parti présidentiel sur la clôture du lycée, selon nos sources. Le lycée Kiremba est parmi les écoles à régime d’internat les plus anciennes au Burundi.

« Toutes les activités ont été perturbées. Nous ne pouvions pas dispenser les cours dans de telles condition. Toutes les évaluations ont également été suspendues », disent des enseignants, résignés.

Le directeur de l’établissement est un militant du CNDD-FDD. Il s’est montré indifférent, regrettent des enseignants.

L’évaluation du récent enregistrement électoral à Kiremba s’est déroulée dans les locaux du lycée.

Des parents et enseignants qui se sont confiés à SOS Médias Burundi demandent aux responsables scolaires locaux et sur l’ensemble du territoire burundais de s’assurer que « le milieu scolaire reste apolitique » .

________________________________________________
Photo : des élèves et écoliers mobilisés lors de la journée dédiée aux Imbonerakure, le 31 août 2024 à Bujumbura © SOS Médias Burundi