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Rumonge : le procès des 272 militaires burundais qui ont refusé d’aller combattre aux côtés des FARDC se poursuit au second degré

Des officiers militaires burundais portent le portrait et une croix au cimetière de Mpanda à l'ouest du Burundi avant l'enterrement du major Ernest Gashirahamwe , le plus haut gradé de la FDNB jusque là tué au Nord-Kivu, le 16 novembre 2023

Ce mardi s’est ouvert à Rumonge dans le sud-ouest du Burundi, le procès en appel de 272 militaires de la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) qui ont refusé d’aller combattre aux côtés de l’armée congolaise l’an dernier. L’état-major de l’armée burundaise continue d’affirmer qu’ils se sont rendus coupables de « révolte ». (SOS Médias Burundi)

Un seul témoin à charge a été entendu ce mardi. Il s’agit du Général de brigade Élie Ndizigiye alias Muzinga. Au moment où les concernés ont refusé d’aller combattre aux côtés des FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo) et ses alliés contre le M23, ce témoin de l’état-major de la FDNB commandait le contingent burundais qui était affecté à la Force régionale de la communauté Est-Africaine, EAC. Elle a terminé sa mission en décembre 2023. Le Général Muzinga a été appelé à la barre pour avoir été approché par le commandement du contigent qui se trouve au Congo dans le cadre d’un partenariat bilatéral entre les gouvernements burundais et congolais comme  » médiateur  » pour  » calmer ces militaires qui avaient refusé les ordres ».

« L’exposé du Général Muzinga a été très long », ont dit nos sources.

Au moins 150 prisonniers sont assistés par des avocats. Ils ont eu un petit moment de s’expliquer. Comme au premier degré, ils ont dénoncé « le mauvais commandement qui entoure la mission ».

Pour ces militaires « cette opération est entourée d’une incompréhension totale, le gouvernement nous renie en cas de décès et c’est inacceptable de combattre sous l’uniforme d’une armée étrangère (uniforme des FARDC). Pire encore, pas d’ordre de mission ni de salaire supplémentaire pour cette tâche».

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https://www.sosmediasburundi.org/2024/11/04/rumonge-debut-du-proces-en-appel-des-272-militaires-burundais-qui-ont-refuse-daller-combattre-aux-cotes-des-fardc/

Ce mercredi, la Cour militaire va entendre le commandant en chef des forces burundaises déployées dans la province du Nord-Kivu aux côtés des FARDC, des milices locales entretenues par les autorités congolaises, de la force de la SADEC (Communauté de développement d’Afrique australe) et des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) selon certaines accusations, dans la guere contre le M23.

Des militaires burundais déployés dans le cadre de la force régionale de l’EAC à Mweso © SOS Médias Burundi
Des militaires burundais déployés dans le cadre de la force régionale de l’EAC à Mweso © SOS Médias Burundi

Contrairement à des procès similaires, la presse locale n’a jamais été autorisée à couvrir cette audience pourtant « publique ».

Jusqu’à présent, le Burundi dispose de deux contigents sur le sol du vaste pays de l’Afrique centrale. Ils sont basés dans les provinces du Sud-Kivu, frontalière avec le Burundi pour « traquer les groupes armés d’origine burundaise » notamment et du Nord-Kivu pour « aider l’armée loyaliste et ses alliés » à « résister au M23 ».

Le M23 est une ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021, reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté leurs engagements sur la réinsertion de ses combattants. Les autorités congolaises restent persuadées qu’il bénéficie d’un soutien du Rwanda, ce que le gouvernement rwandais ne cesse de balayer d’un revers de la main, accusant les dirigeants congolais de soutenir les génocidaires Hutus-FDLR. Le président congolais Félix Tshisekedi a souvent qualifié les FDLR comme « une force résiduelle réduite au banditisme ne représentant plus aucun danger pour le Rwanda ».

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Photo : des officiers militaires burundais portent le portrait et une croix au cimetière de Mpanda à l’ouest du Burundi avant l’enterrement du major Ernest Gashirahamwe , le plus haut gradé de la FDNB jusque là tué au Nord-Kivu, le 16 novembre 2023 © SOS Médias Burundi