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Burundi : il n’y a plus de fonds pour financer les études universitaires des étudiants réfugiés et rapatriés

Les Jeunes réfugiés et rapatriés diplômés au Burundi font face à la non-disponibilité des fonds pour la bourse DAFI. Cela concerne l’année académique 2024-2025. L’espoir de nombreux jeunes diplômés réfugiés et rapatriés de poursuivre leurs études supérieures grâce aux bourses DAFI (Albert Einstein German Academic Refugee Initiative) s’est évanoui. (SOS Médias Burundi)

L’absence de budget pour le HCR à travers le programme DAFI pour l’année académique 2024-2025 a créé un climat de désespoir parmi ces jeunes. Ce programme, géré par l’agence onusienne en charge des réfugiés et mis en œuvre par l’ONG RET, permet d’assister certains réfugiés remplissant les critères requis en leur fournissant les moyens financiers nécessaires pour poursuivre un enseignement supérieur au niveau du Baccalauréat (trois années de formation). Cependant, la non-disponibilité des fonds pour cette année académique met en péril les rêves et les aspirations de ces jeunes.

Chantal Mawazo, 20 ans, a fui la guerre à l’est de la République Démocratique du Congo et a trouvé refuge au Burundi. Elle a récemment obtenu son diplôme en Pédagogie générale. « Lorsque j’ai entendu parler des bourses DAFI, j’étais pleine d’espoir. J’avais l’intention de postuler pour poursuivre mes études en psychologie clinique à l’Université du Burundi. Mais maintenant que le HCR a annoncé qu’il n’y a pas de fonds pour cette année, je me sens désemparée. J’ai travaillé si dur pour arriver ici et je ne veux pas voir mes rêves s’évanouir », explique-t-elle.

Pour Chantal, l’éducation est non seulement un moyen d’améliorer sa vie, mais aussi une façon de contribuer à sa communauté. « Moi je voulais ce diplôme et cette formation afin d’aider les réfugiés à surmonter leurs traumatismes », ajoute-t-elle.

Divine Arakaze , qui vient de fêter ses 20 ans au Burundi, a obtenu son diplôme en Gestion commerciale il y a deux ans. Elle avait déjà commencé à préparer son dossier de candidature pour la bourse DAFI. « C’est dévastateur d’apprendre que le financement n’est pas disponible pour cette année académique », déclare-t-elle.

C’est le même cas pour Jean Marie Irantije. À 25 ans, il venait de passer huit ans dans le camp de Nduta en Tanzanie avant de retourner dans son pays natal, le Burundi. Il espérait également bénéficier d’une bourse DAFI pour continuer ses études en Informatique.

« C’est une grande déception d’apprendre qu’il n’y aura pas de bourses cette année. J’avais déjà commencé à préparer ma candidature et à rêver de mon avenir professionnel », raconte-t-il.

Des élèves dans une cour intérieure d’une école au camp de réfugiés de Kavumu à l’est du Burundi © SOS Médias Burundi

Irantije à souligné l’importance des bourses pour les jeunes comme lui : « nous avons besoin d’éducation pour construire un avenir meilleur. Sans soutien financier, beaucoup d’entre nous risquons de rester bloqués dans la précarité et d’abandonner nos ambitions ».

Il est à noter que le programme DAFI est actuellement présent dans 59 pays à travers le monde, dont le Burundi. Le HCR-Burundi, à travers le programme de bourses DAFI, couvre une série de coûts comme les frais de scolarité, les inscriptions, le matériel d’étude, la nourriture, le transport, l’hébergement et d’autres dépenses.

Les jeunes qui postulent pour les bourses DAFI proviennent principalement de cinq camps de réfugiés congolais installés dans les localités de Kavumu, Kinama, Musasa, Nyankanda et Bwagiriza situés dans les provinces de Cankuzo, Muyinga, Ngozi et Ruyigi dans le nord-est et l’extrême- est du Burundi, ainsi que du site de Giharo en province de Rutana (sud-est) et des zones urbaines de Bujumbura, la ville commerciale et Rumonge (sud-ouest). Quelques jeunes diplômés rapatriés se trouvant un peu partout dans le pays et remplissant également les critères de sélection, étaient jusque là concernés par ce programme.

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Photo : des réfugiés congolais sur un point d’eau dans le camp de Musasa au nord du Burundi © SOS Médias Burundi