Burundi : une application pour le carburant sans carburant

La population burundaise est contrainte d’acheter du carburant en ligne. L’application a été mise en place par la Société Pétrolière du Burundi (SOPEBU) depuis fin septembre dernier. Mais, paradoxalement, ce carburant n’est toujours pas disponible sur le marché burundais. (SOS Médias Burundi)
Trouver des solutions à ce problème qui vient de durer près de 47 mois semble impossible. Comme si cela ne suffisait pas, la population est informée que désormais la gestion va se faire via une application téléchargeable sur un site Web. Et tout propriétaire d’un engin qui utilise le carburant doit passer par cette dernière pour être servi.
Le communiqué signé par le directeur général de la SOPEBU appelait la population de la ville commerciale Bujumbura où sont concentrées les agences des Nations-Unies et l’administration centrale, à se faire inscrire du 30 septembre au 6 octobre 2024. Par après, une prolongation d’une semaine est donnée. Au début, trois éléments étaient exigés pour l’enregistrement : la carte rose, le contrôle technique et la présence de l’automobile. Mais après, les gens ont été appelés à se faire enregistrer eux-mêmes.
« Moi je l’ai téléchargé. Mais nous attendons toujours la confirmation. J ai passé deux jours à attendre d’être assisté par les agents de la SOPEBU mais cela n’a pas marché », raconte un citadin qui dit en avoir marre à perdre du temps à compléter des papiers sans résultat. Un autre résident de la capitale économique souligne qu’il n’a pas eu des facilités pour se faire enregistrer et a préféré s’en passer.
« Après tout, je suis sûr que l’application ne va pas marcher et je ne suis pas le seul. Comment on se fait inscrire pour avoir un produit toujours pas disponible sur le marché ? Nous avons d’ailleurs laissé de côté pour le moment », déclare-t-il.
Nombreux sont ceux qui, actuellement sont sans information complète sur l’utilisation de cette application « IGITORO Pass V 1.0 », téléchargeable sur www.sopebu.com
Le manque de carburant perdure et l’application n’apporte pas de solution car elle n’est pas encore effective. Les transporteurs en commun sont les premiers à être contre cette mesure qui semble leur exiger beaucoup. Pour la plupart d’entre eux sans téléphone Android, cette décision devrait concerner les propriétaires des véhicules et non pas les simples chauffeurs.
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Photo : de longues files de véhicules sur une station sans carburant dans la ville commerciale Bujumbura, le 17 octobre 2024 © SOS Médias Burundi