Rumonge : détention de deux Imbonerakure soupçonnés de viol sur mineurs
Claude Ntirampeba (29 ans) et Floribert Manirakiza , 25 ans, sont détenus dans le cachot de la police au chef-lieu de la province de Rumonge (sud-ouest du Burundi). Les deux sont membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, le parti présidentiel. Ils sont poursuivis pour « viol sur mineurs ». (SOS Médias Burundi)
Le premier est soupçonné d’avoir violé cinq petites filles dans une période de moins d’un mois, selon des sources locales. Il a été arrêté le 18 octobre dernier à son domicile en zone de Buruhukiro avant d’être transféré dans le cachot du chef-lieu de province le lendemain. Selon des sources policières, ce sont des habitants de la colline Murambi, en zone de Buruhukiro (même commune et province de Rumonge) qui se sont plaints. Ils affirment l’avoir surpris en train de violer deux fillettes de 5 ans et 8 ans dans un buisson.
« Nous avons été alertés par les cris de ces enfants », ont raconté à la police locale, des hommes de la localité.
Les deux enfants ont été transférés dans un centre de prise en charge des victimes des violences sexuelles et dans un hôpital public de la place pour recevoir des soins, ont annoncé des organisations de défense des droits humains. Des sources policières indiquent que les deux victimes portent à cinq le nombre de « proies » de Claude Ntirampeba.
« Entre le 25 septembre et le 18 octobre, Claude a violé cinq petites filles au total », dit un agent de la PNB (Police nationale du Burundi) qui a témoigné sous couvert d’anonymat. Il a cité le rapport d’enquêtes préliminaires.
Le second membre de la ligue des jeunes du CNDD-FDD en détention est poursuivi pour un viol qu’il a commis le 6 octobre dernier. Floribert Manirakiza travaillait comme domestique dans un ménage de la localité de Muhanda, toujours en zone de Buruhukiro. Sa victime, 11 ans, est une fille de ses employeurs, d’après des sources proches du dossier. Il a été interpellé le même jour et envoyé au cachot de la police de Rumonge. Des organisations de défense des droits des enfants demandent à la police d’envoyer le dossier des deux détenus devant le parquet dans les meilleurs délais.
Au Burundi, de telles affaires sont généralement jugées en procès de flagrance. Les individus reconnus coupables de viol sur mineurs peuvent être condamnés à une peine allant jusqu’à 30 ans d’emprisonnement au Burundi. Dans le passé, les Imbonerakure ont déjà été cités dans plusieurs rapports des organisations de défense des droits humains burundaise et internationale, les accusant d’avoir commis des viols collectifs.
Le parti au pouvoir a toujours nié ces allégations, les qualifiant de « rumeurs qui n’ont d’autres visées que de ternir l’image des Imbonerakure qui ne font que s’atteler au développement du pays ».
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Photo d’illustration : des Imbonerakure lors d’une journée leur dédiée dans la ville commerciale Bujumbura, le 31 août 2024 © SOS Médias Burundi
