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Rumonge : une vendeuse de pagnes tuée par des policiers

Belyse Nimpagaritse est décédée à l’aube de ce 15 octobre 2024 à l’hôpital de Rumonge (sud-ouest du Burundi). Soupçonnée de vente illégale de pagnes, elle a été tabassée par des agents de la PNB (Police nationale du Burundi) avant de mourir dans cet hôpital où elle avait été transférée. Sa famille exige une enquête indépendante. (SOS Médias Burundi)

Belyse Nimpagaritse a été arrêtée dans la localité de Nkayamba, en ville de Rumonge. Elle était en possession de 20 pagnes, qu’elle faisait entrer frauduleusement dans cette ville du sud-ouest du Burundi très peuplée, selon la police locale. Les pagnes et la moto sur laquelle elle était assise, ont été saisis.

Des témoins disent qu’elle a été descendue brutalement de sa moto , des faits qui se sont déroulés sur une barrière de la police.

« Les policiers sur place l’ont malmenée, tabassée avant de la projeter par terre. Du coup, elle s’est évanouie », indiquent nos sources.

Quand ils ont réalisé qu’elle avait perdu conscience, les mêmes agents l’ont transportée à l’hôpital de province où elle est morte ce mardi à l’aube.

Selon une source médicale à l’hôpital de Rumonge, le corps de la victime présentait des blessures au niveau du cou, des côtes et des genoux. Elle a également connu un traumatisme de la rate pendant que ces policiers la frappaient.

Version de la police

Le 15 octobre dans la journée, la police de Rumonge a dit aux journalistes locaux que la commerçante est tombée de la moto d’elle même. « Elle souffrait d’une maladie cardiaque », a-t-elle expliqué.

Jusqu’à présent, aucun agent n’a été arrêté. Les proches de Belyse Nimpagaritse exigent une enquête indépendante pour déterminer les circonstances de sa mort et punir ses auteurs.

Dans des groupes WhatsApp burundais, le décès de cette vendeuse de pagnes a suscité des indignations, la majorité parlant d’une « action honteuse et inhumaine à l’encontre d’une maman qui se bat pour faire vivre sa famille au moment où même ceux-là qui construisent des châteaux grâce à des pots-de-vin ne sont pas inquiétés ».

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Photo d’illustration : une femme prépare de la nourriture pour les pêcheurs qui rentrent du lac Tanganyika le matin à Rumonge © SOS Médias Burundi