Dans une lettre adressée au gouverneur de la province Bujumbura (ouest du Burundi), le ministre de l’Intérieur recommande à ce dernier d’interdire toute initiative visant la construction d’une digue sur la Rusizi. Selon le ministre, c’est une action qui ne cadre pas avec la décision du gouvernement de délocaliser les victimes des inondations.

INFO SOS Médias Burundi

Dans sa correspondance du 16 septembre 2024, Martin Niteretse indique que depuis un certain temps, les responsables, la population de la colline de Kinyinya dans la zone de Gatumba dans la province de Bujumbura et certains membres de la diaspora ont entamé une activité de construction d’une digue de protection de la rivière Rusizi en amont du pont sur la Route Nationale menant à Gatumba.

Selon la même lettre, cette activité appuyée par certaines personnes de la diaspora , natives de Gatumba se fait sans aucune autorisation formelle et une étude préalable d’impact environnemental.

« C est une action qui ne cadre pas avec la décision du gouvernement de délocaliser les ménages affectés par les inondations « , lit-on dans cette correspondance.

Selon le ministre, le risque est grand que les populations déjà délocalisées dans la commune Mubimbi (Bujumbura) reviennent, ce qui rendrait vains les efforts consentis par le gouvernement.

Depuis près de 5 ans, la population de Gatumba connaît des déménagements incessants à cause des fréquentes inondations de la rivière Rusizi. Elles ont toujours plaidé pour la construction d’une digue de protection espérant remédier ainsi à la question. Mais le gouvernement leur a toujours rétorqué que la construction d’une digue n’est pas la meilleure solution et qu’il faut plutôt la délocalisation des ménages menacés.

Ainsi, des centaines de familles ont rejoint le site de Gisagara, toujours dans la province Bujumbura.
Mais la vie dans le camp n’étant pas facile, la plupart des déplacés réclame le retour dans leur zone d’origine.

« Les habitants de Gatumba qui n’ont pas encore déménagé vers le site de Mubimbi sont découragés par la correspondance du ministre de l’intérieur. Ils pensent qu’il y a un manque de volonté de la part du gouvernement qui refuse de soutenir les travaux de protection des localités menacées. Ils saluent tout de même les initiatives de la diaspora native de Gatumba qui avaient supporté les travaux pour ainsi aider les habitants dans la construction de la digue toujours réclamée », dit un membre du cercle des initiateurs de la construction de cette digue. Il demande au ministre Niteretse de  » revoir sa mesure pour le bien des occupants de Gatumba ».

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Un jeune homme au milieu d’un quartier submergé par les eaux à Gatumba ( SOS Médias Burundi)