Rutana : des responsables de partis d’opposition disent craindre pour leur sécurité après des réunions du parti présidentiel

Les 11 et 12, ainsi que le 20 septembre, le parti CNDD-FDD a tenu des réunions dans la nouvelle province de Burunga (sud du Burundi). Au cours de ces réunions, selon des responsables des partis d’opposition dont l’UPRONA et le CNL, le parti au pouvoir a proféré des menaces de mort à l’encontre des militants de ces partis, et les responsables de ces partis dans la commune Giharo, en province Rutana ( sud-est du Burundi) étaient particulièrement cités.
INFO SOS Médias Burundi
Le nom de « Juma Théoneste » a été évoqué au cours de la première réunion. Cet homme a récemment quitté le CNDD-FDD pour adhérer à l’UPRONA. Il n’est pas le seul parce que d’autres membres de partis d’opposition ont été cités.
Sylvain Nzikoruriho et Rénovat Hakizimana, responsables du CNDD-FDD dans la nouvelle commune de Musongati dans le nouveau découpage administratif, ont été on ne peut plus clairs.
« Ils ont demandé à leurs militants de les éliminer physiquement ou de les emprisonner avant les prochaines élections », a précisé un militant du parti UPRONA qui cite des membres qui ont participé aux rencontres du parti au pouvoir.
Selon la même source, les noms des autres participants dans ces réunions sont connus.
Il s’agit de Léonard Ruhoranyi, responsable du CNDD-FDD sur la colline Kibimba, Zacharie Barutwanayo chef de colline de Kibimba, Cyriaque Komezurugendo, responsable du CNDD-FDD en zone de Butezi et un membre de ce parti sur cette colline Kibimba, Léonidas Bahati.
La réunion du vendredi 20 septembre au chef-lieu de la zone Giharo était destinée à des enseignants de la zone Muzye de la commune Giharo.
D’après des participants, le secrétaire du CNDD-FDD en commune Musongati, Rénovat Hakizimana, a mis en garde les enseignants membres des partis d’opposition à Muzye.
« Un enseignant qui tentera de parler de l’idéologie d’un parti autre que celle du CNDD-FDD sera emprisonné s’il n’est pas éliminé physiquement », aurait-il menacé.
Et d’ajouter, « un enseignant qui va mal prester s’expose à une mutation vers un endroit qu’on jugera et il n’aura pas où se plaindre car tout passe d’abord devant moi « , sans préciser de quel type de prestation il s’agit.
Des menaces qui inquiètent en particulier les responsables des partis UPRONA et CNL, car , selon eux, les paroles sont souvent suivies d’actes oorchestrés par ces responsables du CNDD-FDD en commune Giharo.
Ils demandent aux autorités administrative et policière de suivre de près la situation sécuritaire de leurs militants.
L’année dernière, au moins 6 militants des partis de l’opposition ont été assassinés, de même que le commissaire communal de police à Giharo Japhet Mukeshimana qui avait entamé des enquêtes sur ces meurtres. Ce dernier a été tué à la machette le soir du 02 janvier 2024.
Les deux responsables du CNDD-FDD Sylvain Nzikoruriho et Rénovat Hakizimana ont toujours été dénoncés d’être derrière ces assassinats ciblés, mais sans être jamais inquiétés.
Parmi les rares personnes arrêtées suite à ces crimes, après de longues tractations, figure le responsable des Imbonerakure ( membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD) en commune Musongati, en même temps directeur communal de l’éducation dans cette commune. Mais des sources au sein du CNDD-FDD indiquent que cela n’a servi qu’à couvrir les vrais instigateurs des meurtres.
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Un rassemblement des militants du CNDD-FDD, août 2024 ( SOS Médias Burundi)

