Gitega : des Imbonerakure commettent impunément des crimes

Le 2 septembre dernier, Vital Ndabemeye est décédé à l’hôpital Sainte Thérèse de Gitega (centre du Burundi). Il avait été hospitalisé après avoir été sérieusement battu et blessé par des Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD), selon des témoins. Ses tortionnaires restent libres alors qu’ils ont été identifiés.Des habitants accusent également les mêmes jeunes d’avoir sérieusement battu, à son domicile, un motard dans la nuit du 9 septembre. (SOS Médias Burundi)
Les deux cas se sont précisément déroulés sur la colline Rukoba en commune et province Gitega.
« Le 18 août, des Imbonerakure ont arrêté Vital Ndabemeye, 35 ans. Ils l’accusaient de vol. Ils l’ont battu jusqu’à ce qu’il perde conscience », rapportent des témoins.
Évacué à l’hôpital Sainte Thérèse de Gitega, il a succombé à ses blessures le 2 septembre, selon nos sources qui précisent que son corps n’a pas jusqu’à présent été inhumé. La facture des soins qui avoisine un million de francs burundais doit d’abord être payée, a appris SOS Médias Burundi.
Pour le deuxième cas, c’est un motard, père de famille, qui a été ciblé pas les mêmes jeunes du CNDD-FDD.
« Des Imbonerakure sont arrivés très tôt le matin chez Sylvestre Niyomukiza. Ils ont ordonné qu’il sorte, l’ont ligoté et tabassé telle une bête sauvage à abattre. C’était le 9 septembre. Ils l’ont laissé agonisant, on ne sait pas s’il pourra se remettre et travailler, vu son état de santé », déplorent des membres de sa famille.
Dans les deux cas, les auteurs sont toujours libres et n’ont jamais été iinquiétés pour leurs actes.
Contacté, le chef de colline de Rukoba nie les allégations formulées contre les Imbonerakure.
« Pour le cas de Sylvestre Niyomukiza, c’est sa femme qui a demandé secours parce son mari la tabassait. Elle n’avait pas de choix. Quant à Vital Ndabemeye, il est mort d’une maladie chronique », a défendu Modeste Ngendakumana.
Des habitants de la colline Rukoba exigent toutefois que les auteurs des deux cas soient traduits devant la justice.
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Photo : des Imbonerakure en parade militaire en marge de la célébration de la 8ème édition de la journée leur dédiée, le 31 août 2024 à Bujumbura © SOS Médias Burundi