Nyarugusu (Tanzanie) : deux réfugiés burundais kidnappés
Deux réfugiés ont été tous enlevés par des gens se trouvant dans des véhicules à vitres teintées à des endroits différents en une semaine. Leurs familles sont inquiètes. Les faits ont eu lieu dans le camp de Nyarugusu en Tanzanie. (SOS Médias Burundi)
Le premier s’appelle Jean Marie Nitereka, originaire de la province Muyinga ( nord-est du Burundi). Il réside dans la zone 13, village 9. Il a été kidnappé le mardi 10 septembre, non loin du camp dans un centre de négoce du village tanzanien à Makele, frontalier avec le camp de Nyarugusu.
“Il était juste devant un stand où il achetait des grains de maïs quand des personnes non encore identifiées l’ont forcé d’entrer dans un véhicule garé juste à côté. Il a essayé d’appeler au secours, en vain”, rapportent des témoins.
Le véhicule sera plus tard identifié comme celui « des renseignements tanzaniens », d’après nos sources.
“Vu comment il a été kidnappé et connaissant la brutalité de ces gens des renseignements, nous craignons le pire”, ajoutent des réfugiés burundais.
Jean Marie faisait le transport payant sur son vélo au camp de Nyarugusu.
Le second est aussi de la même zone 13. Il est connu sous le nom de Yunusu Bayubahe. Lui a été tiré de chez lui au cours de la première semaine du mois de septembre et sa famille a été sommée de ne rien dire.
« Raison pour laquelle, nous avions peur de dénoncer son cas, craignant des représailles. Mais comme une semaine vient de s’écouler sans ses nouvelles, nous brisons le silence”, indiquent ses voisins.
Ledit Yunusu est pourtant soupçonné de collaborer avec “des éléments qui viennent du Burundi pour nous traquer ici au camp”, s’étonnent-ils. “Il a d’ailleurs été vu plusieurs fois à Muyinga, sa région d’origine et y a été détenu l’année dernière, puis libéré avant de réapparaître au camp de Nyarugusu”, renchérissent-ils.
Les deux familles ont sillonné dans tous les cachots du camp de Nyarugusu, mais “sans traces des nôtres”, apprend-on.
Elles demandent au HCR de s’impliquer dans ces deux affaires pour retrouver ces réfugiés dont ils craignent pour leur vie.
Les disparitions forcées refont surface dans ce camp des réfugiés burundais après une période d’accalmie.
Nyarugusu abrite plus de 110 000 réfugiés dont plus de 50 000 Burundais.
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Photo : des jeunes motards discutent dans une rue au camp de Nyarugusu en Tanzanie © SOS Médias Burundi
