Derniers articles

Cibitoke : le CNDD-FDD exige des contributions forcées pour financer sa campagne aux prochaines élections

Des populations des communes de la province Cibitoke se lamentent de la collecte forcée d’argent, maison par maison, en vue des prochaines élections.Le responsable de la ligue des jeunes dans la nouvelle province de Bujumbura confirme cette information. Le gouverneur de Cibitoke, quant à lui, semble n’y voir aucun inconvénient. (SOS Médias Burundi)

L’opération de collecte de l’argent se passe au niveau des 6 communes de cette province de Cibitoke.

Chaque ménage doit s’acquitter de gré ou de force d’une somme variant entre 1000 et 100 mille francs burundais.

Une situation qui irrite l’opposition qui estime que ces contributions forcées devraient concerner uniquement les membres et sympathisants du parti CNDD-FDD.

Selon un responsable du parti présidentiel, « l’argent collecté va contribuer à financer les prochaines échéances électorales pour toute la population ».

Toutefois, des doutes persistent sur la gestion transparente de l’argent récolté.

Beaucoup pensent que ce genre de contribution d’argent en désordre est géré de façon opaque sans respecter la moindre mesure de bonne gouvernance.

D’après une source locale, toute personne qui ne s’acquitte pas de ce « devoir civique », d’après un des membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, Imbonerakure, n’a pas le droit d’accéder aux papiers administratifs encore moins aux services offerts par les structures sanitaires et de l’éducation de sa localité.

Ce qui fait peur aux habitants-la plupart des jeunes du parti au pouvoir engagés pour la collecte des fonds ne sont pas originaires des localités où ils opèrent.

Ceci confirme par ailleurs, d’après certains habitants contactés, la thèse des détournements et des vols de l’argent collecté qui n’arrivera pas à destination.

L’un des observateurs indépendants des élections établi depuis une décennie au chef-lieu de la province Cibitoke parle d’un processus électoral biaisé d’avance.

Pour lui, il est inconcevable d’exiger au citoyen lamda, déjà incapable de nourrir sa famille, de financer les élections alors qu’il s’agit d’une affaire qui relève des prérogatives de l’État.

En outre, insiste-t-il, « les élections souvent non transparentes et entachées d’irrégularités suscitent moins d’engouement du côté des électeurs » avant d’indiquer que le processus électoral pour les prochaines échéances électorales semble mal parti.

L’actuelle collecte des fonds pour les élections de 2025 est confirmée par le responsable de la ligue des Imbonerakure du parti présidentiel dans la nouvelle circonscription administrative et territoriale de Bujumbura ( ouest du Burundi).
Déo Nsabimana fait savoir que le parti au pouvoir doit veiller à remplir ses obligations d’ordre national, y compris lorsqu’il s’agit de chercher des fonds pour financer les élections.

Le gouverneur de Cibitoke réfute toutes ces informations car selon lui, personne n’est venu se plaindre à propos de ces contributions.

Les contributions forcées du CNDD-FDD continuent d’être perçues sur tout le territoire malgré un communiqué du secrétaire général du parti présidentiel qui avait fixé la fin des cotisations « volontaires » au 29 août dernier.

________________________________________________

Photo : un rassemblement des militants du CNDD-FDD dans la ville commerciale Bujumbura, août 2024 ( SOS Médias Burundi)