Kayanza : la forêt naturelle de la Kibira menacée par des autochtones sans terres cultivables
Des habitants des communes Matongo et Muruta en province Kayanza (nord du Burundi) constituent une menace pour la forêt naturelle de la Kibira. C’est du moins ce que déplore l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OPDE). Une information confirmée par les autorités locales qui expliquent ce phénomène par le manque de terres cultivables des riverains de cette forêt, notamment les Batwa, une minorité longtemps marginalisée dans la petite nation de l’Afrique de l’est. (SOS Médias Burundi)
Des sources administratives concordantes disent que les auteurs de la déforestation sont entre autres des gens qui chassent du gibier et qui cherchent des terres cultivables.
« Ils poursuivent les singes et les oiseaux qu’ils mangent. Et puis, les terres cultivables manquent cruellement dans cette province la plus peuplée du pays. Les Batwa qui n’ont pas de terres s’adonnent à l’abattage des arbres pour dégager des terres à cultiver », raconte une autorité locale sous couvert d’anonymat.
À côté, selon la même source, il y a des habitants qui cherchent le bois de chauffage qu’ils exploitent en grande quantité pour les vendre au marché.
Les riverains de cette forêt demandent au gouvernement de leur octroyer des terres à cultiver.
« Si le gouvernement nous donnait des terres cultivables, on abandonnerait ces activités qui menacent la Kibira. Nous savons qu’elle est d’une grande importance pour nous et pour le pays, mais nous n’avons pas d’autre choix car nous devons vivre », expliquent des hommes de la région, interrogés par SOS Médias Burundi.
La Kibira constitue une source d’eau, d’électricité et d’oxygène importante pour le pays. Les provinces Kayanza, Bubanza, Cibitoke et Muramvya (centre et nord-ouest) sont alimentées en eau potable grâce à des sources de la forêt.
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Photo : un garde forestier dans la réserve naturelle de la Kibira, DR
