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Burundi : suspension des voyages vers les États-Unis et le Canada pour les réfugiés congolais au Burundi suite à l’épidémie de variole du singe

L’espoir s’est transformé en incertitude pour des centaines de réfugiés congolais qui étaient sur les listes de l’OIM (Organisation Internationale pour les migrations) en attente d’être relocalisés vers le Canada et les États-Unis. Depuis ce jeudi, tous les transferts ont été suspendus durant 21 jours. (SOS Médias Burundi)

Alors que leurs valises étaient prêtes et leurs rêves de relocalisation aux États-Unis et au Canada se concrétisaient, une nouvelle a brisé les espoirs de ces réfugiés congolais: l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a suspendu leurs voyages pendant 21 jours, une période d’examen dictée par l’épidémie de variole du singe. Cette décision fait suite à la propagation préoccupante de l’épidémie de Mpox (anciennement connue sous le nom de Monkeypox) dans la région, notamment au Burundi et en République Démocratique du Congo (RDC).

Selon le ministère burundais en charge de de la santé , le Burundi a déjà enregistré 171 cas confirmés du virus Mpox depuis l’apparition des premiers cas il y a un mois, a annoncé le jeudi 22 août 2024 Dr Lyduine Baradahana, ministre en charge de la santé.

« Jusqu’au mercredi soir, nous avions déjà un cumul de 171 cas positifs confirmés, dont 137 encore actifs dans au moins 26 des 49 districts sanitaires que compte notre pays », a-t-elle déclaré.

En parallèle, la RDC fait face à une situation encore plus critique avec environ 3 500 cas confirmés.

Le Mpox qui se manifeste par des symptômes similaires à ceux de la variole, peut entraîner des complications graves, en particulier chez les personnes immunodéprimées. Les autorités sanitaires mettent en place des mesures strictes pour contenir la propagation du virus.

La suspension des voyages pour les réfugiés est un effort supplémentaire pour protéger non seulement les voyageurs, mais aussi les populations des pays d’accueil.

Au sein du camp de réfugiés de Gasorwe en province Muyinga dans le nord-est du Burundi, la déception et l’incertitude sont palpables, pour des familles qui se préparaient à partir au Canada et aux États-Unis.

« J’avais tellement hâte de revoir ma famille aux États-Unis », confie une réfugiée du camp .

« Mais, je ne sais pas quand je pourrai les rejoindre », désespère-t-elle.

L’OIM assure travailler en étroite collaboration avec le ministère en charge de la santé au Burundi et les autorités américaine et canadienne pour « trouver une solution qui permette la reprise des voyages de relocalisation le plus rapidement possible ».

« Nous comprenons les inquiétudes des pays d’accueil face à la propagation du virus, mais nous espérons que cette période d’examen sera la plus courte possible », explique un responsable de l’OIM-Burundi, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat parce qu’il n’est pas en charge de la communication et des relations avec la presse.

Le Burundi enregistre le plus grand nombre d’infections dans la région. Au 20 août 2024, 170 cas confirmés de Mpox ont été détectés dans 26 des 49 districts du pays, avec une proportion de 45,3 % de femmes. Les enfants et les adolescents de moins de 20 ans représentent près de 60 % des cas détectés, les enfants de moins de 5 ans représentant 21 % des cas, a annoncé l’Unicef le 22 août.

Les risques pour les enfants du Burundi sont accrus en raison de l’apparition simultanée de flambées de rougeole dues au faible taux de vaccination de routine des enfants et aux taux élevés de malnutrition. Bien que la riposte soit en cours, le pays reste confronté à de multiples défis, notamment une pénurie de kits de diagnostic et de médicaments, une faible sensibilisation des communautés, des coûts opérationnels élevés et des risques de perturbation de la continuité des services de soins de santé essentiels, selon l’Unicef.

« La nouvelle souche de Mpox constitue une grave menace pour les enfants et les familles vulnérables. Outre les interventions immédiates pour sauver des vies, les efforts de communication sur les risques et la collaboration transfrontalière, les investissements dans le renforcement global des systèmes de santé, la continuité des services essentiels et la concentration ciblée sur les programmes qui soutiennent le bien-être général des enfants doivent être prioritaires », a déclaré Etleva Kadilli, directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

Le 14 août dernier, l’OMS a déclaré la variole du singe comme une urgence de santé publique de portée internationale.

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Photo : des réfugiés congolais dans un aéroport prêts à voyager. DR