Le ministère en charge des réfugiés et le HCR ont organisé des jeux sportifs inter-camps de réfugiés pour favoriser l’amour, l’entente et la solidarité entre eux. Différentes disciplines ont été programmées au camp de Mahama qui est d’ailleurs venu en tête.Cinq disciplines s’y sont déroulées : Football, Volleyball, Basketball, Karaté et Sitting Volleyball. Les joueurs représentaient cinq camps à savoir: Mahama, Nyabiheke, Mugombwa, Kigeme et Kiziba.Au programme, les jeux devraient durer une semaine : du 16 au 22 août, date de clôture et de distribution des prix mais la finale s’est jouée ce mercredi. (SOS Médias Burundi)

Mahama sort gagnant

Presque toutes les coupes ont été gagnées par les équipes du camp de Mahama.

Ce dernier s’est classé premier dans trois disciplines à savoir le Football, Basketball et Sitting Volleyball. Au total, ce sont huit prix qui ont été remportés par les joueurs de Mahama.

Le camp de Kiziba est rentré bredouille.

“Les hommes et les femmes joueurs font une fierté pour ce camp, ils nous font oublier la misère de l’exil”, ont réagi des réfugiés qui se sont confiés à SOS Médias Burundi, très heureux.

Le camp de Mugombwa vient en deuxième position.

Seules les deux premières équipes sont primées en raison respectivement d’1 million et de 500.000 mille francs rwandais.

Effet boomerang…

Même en 2022, ce sont les équipes du camp de Mahama qui avaient également raflé presque tous les trophées. Cette année, les autres camps avaient juré de se coaliser pour faire échec à Mahama, selon un des anciens entraîneurs du camp.

“Pour la simple raison que le camp de Mahama est le seul qui abrite des Burundais alors que les autres hébergent des Congolais. Ainsi, finalement la compétition semble se faire entre Congolais venus d’ailleurs et Burundais de Mahama, ce qui ne devrait pas être le cas, puisque Mahama loge aussi des Congolais, même s’ils sont en petit nombre”, analyse-t-il.

Pire encore, une équipe de Congolais du camp de Mahama “s’est laissée vaincre”.

“Ce qui s’est passé ce lundi est inadmissible! Les joueurs congolais de volleyball du camp de Mahama ont laissé volontairement et sciemment, de façon visible, leurs adversaires de Kiziba gagner, pour qu’eux aussi puissent continuer la compétition”, indique un réfugié sportif qui a suivi le jeu.

Pour des réfugiés burundais, le but visé risque de ne pas être atteint.

“Si un but est marqué par l’équipe de Mahama, les réfugiés acclament en prétendant que ce sont les Burundais qui marquent même si c’est l’équipe de Congolais de Mahama. Cela se manifeste aussi par le fait que tout le staff semble supporter les autres équipes que celles de Mahama”, se plaignent des réfugiés burundais de Mahama, estimant que le fait que presque tous les joueurs sont des Burundais à Mahama ne devrait pas justifier qu’ils soient marginalisés.

“En 2022, une seule coupe sur les cinq a été gagnée par le camp de Kiziba, les autres rentrant au camp de Mahama, alors il faut une équité”, a murmuré un membre du staff de l’organisation.

“En compétition, ce sont les talents qui se disputent, l’équité n’a pas de place car on ne donne rien sur un plateau. Si rien ne change, ces jeux risquent plutôt de diviser au lieu d’unir surtout au camp de Mahama qui abrite les deux communautés”, analyse un leader communautaire.

Surtout que, d’après lui, les Burundais de Mahama, quand ils célèbrent un but ou un match gagné, ils clament : “Umwana yankwa niwe akura” (C’est l’enfant mal aimé qui grandit bien), pour montrer qu’ils s’en sortent bien malgré qu’ils n’aient pas beaucoup de fans parmi les organisateurs ou le staff.

Ces compétitions sont organisées tous les deux ans. Mais, les leaders des réfugiés ont demandé qu’elles soient prévues chaque année, un souhait qui a été accepté par les organisateurs.

‘’Objectif : permettre aux réfugiés de se connaître mieux et de renforcer leur amitié et ainsi initier une forme d’entraide mutuelle, par le divertissement et la découverte de talents dans ce monde clos de réfugiés’’, ont tour à tour souligné les représentants du ministère en charge des réfugiés et du HCR qui ont organisé ces jeux.

Le Rwanda abrite plus de 135 000 réfugiés.

Mahama qui a accueilli ce tournoi compte plus de 63 000 réfugiés dont plus de 40 000 Burundais.

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Photo : des joueurs de volleyball lors d’un match au camp de Mahama, août 2024 © SOS Médias Burundi