Bubanza : Floriane Irangabiye parle d’événement heureux et de soulagement après sa sortie de prison

Je suis très heureuse parce que je viens de retrouver ma famille, a déclaré la journaliste Floriane Irangabiye après sa sortie de prison vendredi après-midi. La CNIDH Commission nationale indépendante des droits humains) quant à elle parle d’une occasion de joie. (SOS Médias Burundi)
Quelques journalistes s’étaient rendus à Bubanza dans l’ouest du Burundi pour couvrir « la bonne nouvelle ». Floriane Irangabiye qui a bénéficié d’une grâce présidentielle ce 14 août est sortie joyeuse de la prison qui abritait nos confrères du groupe de presse Iwacu qui ont été pardonnés par le président Évariste Ndayishimiye , comme elle, en décembre 2020.
« Je suis très heureuse parce que d’abord je viens de retrouver ma famille. Donc pour moi c’est un grand soulagement, ma famille, certainement pour mes enfants », a-t-elle dit à des confrères qui étaient à la prison centrale de Bubanza.
Jour inoubliable et geste louable
En date du 16 août 2024, je n’oublierai jamais la grâce présidentielle que j’ai reçue de la part de son excellence le président du Burundi Évariste Ndayishimiye. Pour moi c’est un geste louable et noble en tant que parent, en tant que père de la nation. S’il a pensé à moi, s’il a pu faire ça pour moi, je pense que je lui revaudrai ça toute ma vie, a dit Floriane Irangabiye.
Pour l’ancienne détenue, « c’est une page de mon histoire qui s’écrit, certainement qui ne s’oubliera jamais pour moi, tous mes proches et tous ceux qui tiennent à moi ».
Remerciements
Floriane Irangabiye a remercié tous ceux qui ont lancé « un appel vibrant ».
« […], l’Union européenne, ils n’ont pas cessé de me soutenir de quelconque manière, ils ont tout fait pour que ce jour ait lieu. Je remercie aussi l’ensemble de toutes les organisations de défense des droits humains, je remercie ma radio, la radio Igicaniro qui n’a pas cessé de tout faire pour que je ne tombe pas aux oubliettes , je remercie aussi les organisations internationales telles que Reporters Sans Frontières,Tournons-La Page, je remercie Amnesty International vraiment d’une façon très spéciale et je remercie aussi tous ceux qui défendent les droits humains en général », a énuméré la journaliste Irangabiye.
La prison, une place horrible
La prison ce n’est pas un lieu où tu souhaiterais même que ton ennemi ait à passer un moment quel que soit petit ou long, a-t-elle rappelé.
Insistance sur le président
« Au président j’y reviens encore, je lui souhaite la paix, je lui souhaite le développement de ce pays, je lui souhaite que l’économie retrouve sa vitesse pour qu’il parvienne à se démarquer. Et j’espère en faire partie », a désiré Floriane Irangabiye.
Dérapage?
Un confrère a voulu savoir si Floriane Irangabiye compte continuer le métier de journalisme.

« […] Le métier de journalisme oui, mais peut-être d’une autre manière différente de comment je le faisais avant parce qu’il y aurait eu peut-être quelque chose qui a dérapé de mon côté. Ou bien je pourrais faire aussi autre chose parce que j’ai un diplôme. J’ai aussi d’autres choses que j’entreprenais même auparavant », a répondu Floriane Irangabiye.
La CNIDH tient à faire partie de la victoire mais refuse de parler d’autres cas similaires
Si ce jour a eu lieu, cette victoire on va la partager avec la CNIDH, selon Floriane Irangabiye.
« La CNIDH c’est une organisation qui m’a soutenue d’une façon très particulière, qui a toujours été là », a affirmé la journaliste Irangabiye.
Sixte Vigny Nimuraba, président de la CNIDH tenait à être présent lors de la sortie de prison de Floriane Irangabiye.
Il a dû partir de loin en province de Makamba non loin de la frontière avec la Tanzanie plus au sud pour se rendre à Bubanza plus à l’ouest , une province frontalière avec le Congo.
« C’est une occasion de joie pour tout le monde », a-t-il dit.
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Mais le président de la commission dont les détracteurs souhaitent une nouvelle rétrogradation, a refusé de commenter sur les cas d’autres journalistes en détention.
« Je ne suis pas en train de réagir sur le métier de journalisme, je suis en train de réagir sur la population burundaise surtout les détenus », a-t-il répondu à une question du journaliste senior Abbas Mbazumutima du groupe de presse Iwacu concernant l’autre femme journaliste toujours en détention Sandra Muhoza, avant qu’il ne termine de formuler sa question.
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Photo : Floriane Irangabiye tient son billet d’élargissement dans ses mains, le 16 août 2024 à Bubanza © SOS Médias Burundi

