Mahama (Rwanda) : la communauté congolaise a commémoré « le génocide » commis contre les « Tutsis »

Les réfugiés congolais au Rwanda se sont souvenus ce jeudi des tueries qui ont été commises contre leur communauté des « Tutsis » depuis plus de 20 ans. Ils parlent de « génocide » commis contre les « Banyamulenge » et tous les « Rwandophones ».
INFO SOS Médias Burundi
Ceux qui vivent au camp de Mahama à l’Est du Rwanda ont fait un long défilé à l’intérieur du camp. Sur leurs pancartes, l’on pouvait lire : « Non au Génocide commis contre les Tutsis à Masisi », « Justice pour les massacres de Gatumba au Burundi », « la communauté internationale ne devrait pas rester muette devant ces tragédies », etc…
Ils ont choisi des dates fatidiques de 1997 et 2004.
En effet, en août et décembre 1997, plus de 100 réfugiés congolais de la communauté tutsi ont été massacrés par une milice hutu respectivement dans deux camps de Nkamira et Mudende au nord-ouest du Rwanda. Ils avaient fui les conflits armés dans l’est du Congo.
Et, en août 2004, plus de 160 congolais de la communauté Banyamulenge ont été à leur tour tués par des rebelles burundais dans un camp situé à Gatumba à l’ouest du Burundi.

Plusieurs réfugiés congolais rassemblés sur un terrain du camp de Mahama pour suivre les discours de leurs représentants, le 8 août 2024 ( SOS Médias Burundi)
Ce Jeudi, les réfugiés congolais marquaient la 20è commémoration de ce qu’ils dénoncent comme un « génocide ».
« Il s’agit ni moins ni plus d’un génocide perpétré contre un peuple bien connu et ciblé pour ses faciès et sa langue. Alors, la communauté internationale devrait qualifier ainsi ces massacres et ensuite rechercher et punir les auteurs », a indiqué un représentant des réfugiés congolais au camp de Mahama.
« A ceux-là s’ajoutent ceux qui continuent d’être tués jusqu’à ce moment dans différents coins de la RDC. C’est dommage que rien n’est fait d’abord par le gouvernement congolais qui devrait protéger ses citoyens ou encore par la communauté régionale et internationale », ajoutent ces réfugiés.
Ils remercient tout de même ces deux pays pour l’accueil et la protection.

Des réfugiés congolais dont des enfants suivent les discours de leurs leaders à Mahama, le 8 août 2024 ( SOS Médias Burundi)
« Même si les nôtres ont péri au Rwanda et au Burundi, ces deux pays ne ménagent aucun effort pour épargner des violences sexuelles nos femmes et filles, et nous assurer la paix. Celui qui parvient à franchir la frontière , il est sauvé. C’est quand même un point positif et nous en sommes reconnaissants », n’ont-ils pas oublié de mentionner.
« Mais, le Burundi devrait franchir un autre pas pour arrêter et juger ceux qui ont revendiqué les massacres de Gatumba car ils sont connus et se la coulent douce », ont rappelé des leaders de réfugiés congolais dans leurs messages.
Des réfugiés burundais se sont joints aussi à eux pour soutenir leurs voisins du camp de Mahama.
Dans ce camp, les réfugiés congolais se comptent à plus de 23.000 alors que le camp abrite une population de plus de 63 mille, le reste étant des Burundais.
Ces commémorations ont eu lieu aussi dans d’autres camps du Rwanda qui abritent des réfugiés d’origine congolaise. Ce pays héberge plus de 135.000 réfugiés dont plus de 84 mille Congolais, essentiellement des Tutsis du Nord-Kivu et des Banyamulenge du Sud-Kivu.
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Des réfugiés congolais dans une marche au camp de Mahama au Rwanda, le 8 août 2024 ( SOS Médias Burundi)