Bujumbura : la débauche sexuelle pousse de nombreuses mineures à recourir à différents moyens contraceptifs
De nombreuses mineures dans la capitale économique Bujumbura font régulièrement recours à des méthodes contraceptives, notamment la « pilule du lendemain ».15 pharmacies de la ville ont confirmé ce phénomène à notre reporter. (SOS Médias Burundi)
Notre reporter était récemment à la recherche d’un médicament dans une pharmacie.
« Devant moi sur la file d’attente se trouvait une adolescente d’à peine 13 ans qui, lorsque son tour arriva, demanda à la pharmacienne, sans sourciller, la pilule de 72 heures communément appelée « pilule du lendemain ». Elle fut servie et s’en alla.
Face à la pharmacienne, je demandais si pareille demande par une mineure était normale.
Elle avoua que les mineures sont sa meilleure clientèle pour ce genre de produits et que la gamine en question en achetait en moyenne deux fois par semaine.
Une femme qui suivait notre conversation avança qu’à Bujumbura, les filles de moins de 15 ans sont nombreuses à recourir régulièrement aux méthodes contraceptives, surtout la pilule du lendemain, sans se soucier de ses nombreux effets secondaires, et cela à l’insu de leurs parents.
Intrigué, j’ai vérifié auprès de plus de 15 pharmacies de la mairie de Bujumbura qui ont toutes confirmé que c’est un véritable phénomène : les mineures leur demandent très régulièrement des contraceptifs, surtout cette fameuse pilule.
« Cet écart des mineures mesure à suffisance la
dépravation des mœurs au Burundi. Il y a un fossé entre les pratiques traditionnelles de nos mères et grands-mères qui devaient rester enfermées dans l’enclos familial (« Abanyakigo ») sous menace de peine de mort pour toute jeune fille non mariée qui tombait enceinte (gutabwa mu gisumanyenzi!) et la réalité du moment », rappelle une sociologue.
Et les parents à cheval entre deux cultures, la traditionnelle, même si trop rigoureuse, mais qui reste leur référence, et la moderne qui nourrit les réseaux sociaux, actuel passe-temps favori de la jeunesse, ne savent pas où donner de la tête.
« Sans maturité suffisante et sans esprit de discernement, certains jeunes tournent le dos aux parents et se mettent à l’école des réseaux sociaux d’où ils tirent dévergondage et dépravation des mœurs », ajoute la sociologue.
Et les mères burundaises qui, elles-mêmes, n’ont jamais discuté des problèmes de sexualité avec leurs propres parents se retrouvent en difficulté d’en parler à leurs enfants. Elles ne font que constater les dégâts.
________________________________________________
Photo : des jeunes femmes et filles participent dans un programme de limitation des naissances et de vaccination des enfants à Rumonge dans le sud-ouest du Burundi © SOS Médias Burundi
