Meheba (Zambie) : l’assistance des vulnérables retardée de sept mois
Les réfugiés de la catégorie des plus vulnérables au camp de Meheba en Zambie lancent un cri d’alarme. Ils déplorent que leur aide particulière n’a pas encore été débloquée depuis le début de cette année. (SOS Médias Burundi)
Ils sont estimés à plus de 2500, les réfugiés qui bénéficient normalement de l’assistance spéciale réservée aux plus vulnérables. Il s’agit notamment des orphelins, de ceux qui souffrent des maladies chroniques, des plus âgés (60 ans et plus), des mineurs non accompagnés et des personnes vivant avec handicap aigu.
La dernière aide perçue remonte à la fin 2023.
« Le HCR avait quand-même bien fait pour célébrer avec nous la fête de la nativité et le nouvel an, mais ce qui est dommage est que cela a été notre dernière assistance. Pour le moment, nous sommes malheureux, nous n’avons rien à manger», se lamentent des concernés.
D’habitude, le HCR en collaboration avec le gouvernement zambien leur donne une aide mensuelle de 280 kwaca (shilling zambien), environ 10,80 USD chacun.
Dans ce camp de Meheba, aucun autre réfugié ne reçoit de l’aide. Ses occupants vivent essentiellement de l’agriculture, le camp étant placé sous le statut de réintégration sociale depuis plusieurs années.
« Pour cette catégorie, c’est la catastrophe car plusieurs d’entre eux n’ont pas la force de pratiquer l’agriculture ou d’autres activités génératrices de revenus comme le petit commerce. Ils ne peuvent pas non plus aller faire des travaux journaliers et champêtres chez les populations d’accueil. Alors, ils ont vraiment besoin de cette assistance », plaide un leader communautaire.
Les plus vulnérables à Meheba comptent sur les églises, les communautés chrétiennes ou encore d’autres réfugiés au moment des récoltes. Mais, la bienveillance a baissé d’intensité chez ces derniers du fait de la cherté de la vie et des conditions météorologiques qui ont eu des conséquences néfastes sur la récolte cette année.
« Chacun semble se soucier des siens avec la petite production qu’on a eue, la situation n’est pas facile ici actuellement, tout le monde a besoin d’ailleurs d’aide d’urgence », a laissé entendre un réfugié burundais.
Les vulnérables qui réclament une assistance sont de plusieurs nationalités. Ce sont des Burundais, des Somaliens, des Congolais, des Soudanais, des Rwandais, des Erythréens ou encore des Éthiopiens.
Ils ont saisi l’administration du camp qui a accepté de plaider pour eux, tout en leur demandant de patienter.
Meheba compte plus de 35.000 réfugiés dont plus de 3 mille Burundais.
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Photo : des réfugiés en attente d’être servis par Brave Heart , une organisation non gouvernementale au camp de réfugiés de Meheba en Zambie © SOS Médias Burundi
