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Cibitoke : hausse du ticket de transport suite à la traque des trafiquants de carburant

Des témoins indiquent que des transports sont devenus un casse-tête.Les produits de première nécessité sont en hausse suite à la mesure de suspendre le trafic illégal du carburant en provenance de la RD Congo depuis le mercredi 24 juillet.Les populations demandent au gouvernement de revoir cette situation.Le gouverneur, lui, persiste et met en garde les spéculateurs. (SOS Médias Burundi)

Il s’observe une hausse généralisée du ticket de transport pour les déplacements à l’intérieur et à l’extérieur de cette province du nord-ouest du Burundi suite à la chasse aux trafiquants de carburant.

Pour avoir le carburant, il faut impérativement s’approvisionner à partir de la RD Congo. Mais depuis mercredi dernier, on assiste à l’arrestation suivie de l’incarcération des trafiquants du carburant.

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C’est au moment où plusieurs milliers de litres ont été déjà saisis par la police et l’administration.

Les conséquences ne se sont pas fait attendre

Selon diverses sources concordantes , le ticket de transport Rugombo-Bujumbura ( ville commerciale) est passé de 15 000 à 20 000 francs, alors que pour le trajet Rugombo-Bukinanyana, on doit débourser une somme de 28 000 au lieu de 18 000 francs auparavant.

Les voyageurs ne savent plus à quel saint se vouer et dans la plupart des cas, le ticket de transport surtout à l’intérieur des communes est passé du simple au triple pour ceux qui se déplacent à bord des motos.

Tel est le cas pour ceux qui empruntent le trajet Rugombo- Mugina-Mabayi.

Le ticket a sensiblement augmenté, passant de 8 000 à 12 000 francs, voire plus.

Même scénario pour le transport Buganda-Murwi, pourtant deux communes proches, distantes de seulement une dizaine de kilomètres, le ticket vient de franchir la barre de 10 000 francs alors que le même trajet se payait à 5 000 francs seulement, il y a une semaine à peine.

Les répercussions touchent également les prix des denrées alimentaires

Le kilo du riz et du haricot est passé respectivement de 3000 à 3700 et de 2300 et 2800 francs.

La cherté de la vie prend une telle ampleur que les habitants se disent désespérés.

« La vie devient compliquée et personne ne semble capable de remédier à cette situation », se désole un fonctionnaire de l’Etat établi au chef-lieu de Cibitoke depuis une vingtaine d’années.

Ce père de 5 enfants fait savoir qu’avant la mesure interdisant aux trafiquants de s’approvisionner en carburant de l’autre côté de la Rusizi, un bidon de 20 litres s’achetait à 200.000 alors que la même quantité est actuellement vendue à 270.000, et même plus.

Cette situation se répercute également sur l’organisation des évènements sociaux.

D’après plusieurs sources locales, les fêtes de mariage et des cérémonies d’enterrement et de levée de deuil sont perturbées suite à cette sévère carence de carburant.

Dans l’ensemble, certains habitants contactés exhortent les instances étatiques à laisser les commerçants s’approvisionner en carburant en RD Congo en attendant qu’une solution viable soit trouvée.

Les informations collectées sur place font savoir que l’ordre d’empêcher les commerçants clandestins d’amener le carburant à partir du Congo, est venu des hautes sphères de l’État et est à présent en train d’être mis en exécution au premier chef par le gouverneur de province.

Celui-ci confirme les faits et indique qu’une telle mesure est prise par souci d’éviter des accidents suite aux incendies qui pourraient être causés par la mauvaise conservation de carburant.

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Photo : un homme assurant le transport rémunéré sur moto à Cibitoke © SOS Médias Burundi