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Makamba : contributions forcées pour les demandeurs de documents administratifs

Selon des demandeurs de documents administratifs dans la commune et province Makamba (sud du Burundi), chaque document est désormais signé moyennant des contributions.Attestations de naissance, identité complète, résidence, composition familiale, tous les extraits sont octroyés moyennant trois contributions dont 2000 francs burundais pour la construction du bureau provincial par agriculteur et 5000 francs par fonctionnaire.En plus de ces frais alloués à la construction de l’immeuble provincial, une somme de 1000 francs destinée à la solidarité est exigée.Des habitants de cette commune tirent la sonnette d’alarme et exigent que tout cela cesse. (SOS Médias Burundi)

Des demandeurs de documents administratifs rencontrés au bureau de la commune Makamba disent que tout document est conditionné par le paiement d’une somme de 8.000 francs. Car, selon eux, en plus des contributions qui s’élèvent à 6000, ces attestations et extraits coûte chacun 2000 francs versés sur le compte de la commune Makamba ouvert à la COOPEC* Makamba alors que ces contributions sont payées moyennant des reçus.

Certains affirment qu’ils rentrent sans avoir ces attestations et/ou extraits suite à ces contributions parce qu’ils ne sont informés qu’au moment de la demande alors que c’est trop cher pour la plupart.

L’attestation d’inscription d’hypothèque exigée dans les banques pour demander des crédits coûte encore plus cher. Pour l’obtenir, l’administratrice de la commune de Makamba Zuena Irakiza exige le paiement de la rondelette somme de 60.000 francs.

Cette contribution serait destinée à la construction d’un nouveau bureau de la commune, comme les employés de la commune l’expliquent aux acquéreurs de ces documents.

Les habitants de cette commune demandent à l’administratrice de la commune Zuena Irakiza de ne plus leur exiger tout cet argent qu’ils estiment exagéré alors qu’ils sont à la recherche de crédits, et qu’ils sont donc fauchés, certains indiquant que la plupart de ces gens croupissent dans la misère.

Ils se demandent par ailleurs si cet argent arrive à destination surtout que les contributions pour la construction des bureaux de la province de Makamba ont débuté en 2016, les autorités arguant qu’il y aura une commission de suivi de l’utilisation des collectes.

« Une commission qui n’a jamais vu le jour », déplorent des habitants de Makamba.

Ils demandent aux autorités hiérarchiques d’intervenir pour la suspension de ces contributions exigées par l’administratrice de Makamba. Des collectes qu’ils considèrent comme des « cotisations forcées ».

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Photo : l’immeuble provincial en cours de construction à Makamba pour lequel les habitants contribuent notamment © SOS Médias Burundi