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Bujumbura : où est Jean Bigirimana? Le groupe de presse Iwacu pose toujours cette question qui est restée sans réponse depuis 2016

Le groupe de presse Iwacu a organisé un événement humble mais certes très significatif. Ce mardi, ses salariés se sont souvenus de Jean Bigirimana, notre collègue qui a disparu le 22 juillet 2016. Le directeur des publications chez Iwacu Léandre Sikuyavuga a posé cette question qui sera toujours soulevée tant qu’elle n’a pas de réponse : « où est Jean Bigirimana ? » (SOS Médias Burundi)

Huit ans après sa disparition forcée, les journalistes du groupe de presse Iwacu se sont souvenus de leur collègue Jean Bigirimana. Ils se sont rassemblés dans la cour intérieure, devant son portrait, pour honorer sa mémoire ce mardi matin. Ils y ont déposé une gerbe de fleurs. Léandre Sikuyavuga, directeur des publications à Iwacu est revenu sur le jour de la disparition de notre confrère.

« C’était un vendredi 22 juillet 2016 dans l’après-midi lorsque j’ai reçu ce terrible coup de téléphone m’informant que notre collègue était arrêté à Bugarama (province de Muramvya- centre du Burundi). Pendant plusieurs jours, nous avons tout fait pour savoir qui a arrêté Jean Bigirimana. La douleur est toujours la même », a-t-il décrit.

La question qui persiste

Pour Léandre Sikuyavuga « les questions que nous avons posées il y a huit ans sont toujours les mêmes, nous les posons de nouveau, nous les poserons encore demain jusqu’à ce que nous obtenions une réponse ».

« Où est Jean Bigirimana? Qui a enlevé notre collègue ? Quel crime a-t-il commis ? Jean était un fils, un frère, un époux, un père. Jean était un citoyen burundais comme d’autres. Jean n’a commis aucun crime et n’a connu aucun procès », a déclaré Léandre Sikuyavuga dans le communiqué d’Iwacu.

Deux journalistes du groupe de presse Iwacu déposent une gerbe de fleurs devant le portrait de Jean Bigirimana, le 23 juillet 2024 à Bujumbura © SOS Médias Burundi

Et de clarifier : « Et quand bien-même il aurait commis une faute, Jean Bigirimana aurait dû avoir droit à la justice ».

Traumatisme

Selon le directeur des publications chez Iwacu, la disparition de Jean Bigirimana « est un traumatisme pour nous tous ».

« Jean était un journaliste. Sa disparition est une épreuve, un traumatisme pour nous tous. Mais depuis cette terrible date, la peur au ventre nous n’avons pas lâché. Nous avons continué notre travail », a-t-il fait remarquer lors d’un événement auquel la presse locale n’a pas participé dans son ensemble.

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https://www.sosmediasburundi.org/2021/07/23/disparition-de-jean-bigirimana-meme-blessure-et-douleur-cinq-ans-apres/

Le groupe de presse Iwacu dit qu’il ne cessera de réclamer toujours justice pour Jean Bigirimana dont la famille est pour le moment en exil.

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Photo : des salariés du groupe de presse Iwacu rassemblés dans la cour intérieure devant le portrait de Jean Bigirimana, le 23 juillet 2024 à Bujumbura © SOS Médias Burundi