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Nyarugusu (Tanzanie) : fermeture du dernier petit marché du camp

Le seul petit et dernier marché qui restait dans la partie des réfugiés burundais a été momentanément fermé. Les réfugiés y voient une énième manière de les pousser au rapatriement forcé. (SOS Médias Burundi)

Le seul petit marché qui restait était installé dans la zone 9. « Ce n’est même pas un marché en tant que tel car pas de boutiques ni stands, les articles surtout les habits et les vivres étaient rangés, timidement, à même le sol », soulignent des réfugiés.

Le mercredi 10 juillet dernier, les autorités policière et administrative ont ordonné la fermeture de ce « soi-disant centre de négoce ».

« Ce qui nous a vraiment surpris, c’est que quelques vivres qui s’y trouvaient ont été jetés par terre . De petites boutiques qui commençaient à s’ériger ont été brûlées. Alors, l’injonction est donnée que personne n’est plus autorisé à s’y rendre », regrettent des réfugiés burundais, ajoutant que les gardiens civils du camp y veillent actuellement jour et nuit.

Surprenant pour eux, non loin, à quelques mètres de ce lieu, c’est la partie des réfugiés congolais.

« Voilà, les Congolais se la coulent douce et ils peuvent faire ce qu’ils veulent, du business ou encore construire des maisons ou boutiques en briques adobes. Mais, c’est la maltraitance extrême infligée à nous Burundais. Et donc, c’est une autre raison de nous pousser au rapatriement forcé », estiment des Burundais qui disent que « notre vie serait en danger si nous rentrions au Burundi ».

Des réfugiés s’approvisionnent au dernier marché du camp de Nyarugusu dans la partie occupée par les réfugiés burundais, juillet 2024

Ils affirment que plus le mois de décembre 2024 approche à grand pas, plus les malheurs se multiplient.

« […] Brûler ces petites boutiques est un signal fort que même nos maisons seront incendiées avec la fermeture du camp annoncée en décembre prochain », craignent des pères de famille.

Ils demandent au HCR de cesser d’assister impuissamment à ce qu’ils qualifient de « violations graves de nos droits contenus dans la Convention 1951 de Genève que cette Agence onusienne est censée honorer et faire respecter scrupuleusement ».

Le camp de Nyarugusu compte plus de 110.000 réfugiés dont plus de 50 mille Burundais.

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Photo : des vendeuses de vivres sur le petit marché qui a été fermé à Nyarugusu, juillet 2024 © SOS Médias Burundi