Nakivale (Ouganda) : des cas de morts post natales inquiètent les réfugiés

En deux semaines, Medical Team International a recensé huit femmes mortes juste après ou pendant l’accouchement. Un chiffre qui inquiète les réfugiés alors que l’hôpital central du camp vient d’être rénové. (SOS Médias Burundi)
Le manque de médicaments adéquats et de médecins spécialistes est évoqué parmi les principales causes par les infirmiers.
« Six morts ont été causées par un manque criant de poches de sang et de traitement pour arrêter les hémorragies après des opérations césariennes. Deux autres femmes sont mortes alors qu’elles sont revenues à l’hôpital en moins d’une semaine après leur élargissement, ce qui veut dire qu’il y avait eu des complications », précise une infirmière.
Aujourd’hui, la peur s’installe surtout chez les femmes enceintes et ou alitées à l’hôpital en attente d’accouchement.
« Chaque patiente s’inquiète de son sort en entendant ces mauvaises nouvelles. Leur moral psychologique est au plus bas. Certaines ont avoué être tentées de prendre une décision à haut risque d’accoucher dans leur ménage si rien n’est fait dans les meilleurs délais », soulignent des sources au sein du camp.
En février dernier, le camp de Nakivale en Ouganda s’était doté d’un hôpital de référence. Il s’agit en fait d’un centre de santé rénové avec de nouveaux locaux et services comme les opérations chirurgicales.
La réhabilitation de « Nyarugugu Health Center III » pour passer au niveau supérieur et devenir un hôpital de référence qui devrait servir le camp et une grande partie de la communauté ougandaise des alentour avait pourtant fait jubiler les réfugiés et la communauté d’accueil.
Malgré cela, les bénéficiaires des services de cette entité sanitaire regrettent que celle-ci manque cruellement de médicaments. Pire, ajoutent-ils, c’est que les transferts des cas d’urgence vers Kampala, la capitale ougandaise, l’hôpital régional de Mbarara ou celui de Rwekubo, à l’ouest de l’Ouganda, ne se font plus.
A l’ouverture de cette structure, le HCR avait annoncé qu’elle sera aussi dotée de nouveaux équipements et de médecins dont des spécialistes comme des pédiatres et des gynécologues.
Medical Team International, MTI, principal partenaire du HCR en matière de santé, tout comme cette agence onusienne, ont été saisis par les réfugiés et l’administration de l’hôpital.
Ils exigent que si l’hôpital n’est pas en mesure de traiter les patients, les transferts reprennent pour sauver des vies. MTI a accepté de se pencher sur cette question mais les réfugiés n’en attendent pas grand-chose.
Nakivale compte plus de 140.000 réfugiés dont plus de 33 mille Burundais.
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Photo : une entrée d’un service de l’hôpital de référence alors en réhabilitation au camp de Nakivale en Ouganda, janvier 2024 © SOS Médias Burundi