Nduta (Tanzanie) : cinq femmes réfugiées burundaises violées au même moment

Cinq femmes ont été victimes de violences sexuelles la semaine dernière non loin du camp de Nduta en Tanzanie. Toutes réfugiées burundaises, elles ont saisi l’administration du camp pour des enquêtes. (SOS Médias Burundi)
Les faits se sont déroulés non loin de la zone 16. Un groupe de femmes qui venaient de chercher du bois de chauffage sont tombées dans une embuscade.
« L’on dirait que c’est un crime organisé. Des gens non encore identifiés sont sortis d’une réserve naturelle et ont attaqué ces femmes et filles. Ces dernières ont subi des violences sexuelles, d’une façon atroce, apparemment punitive », racontent des témoins alertés par les rescapées pour porter secours aux victimes.
« Parmi les agresseurs, il y avait des gens qui parlaient bien le Kirundi. Nous pensons d’ailleurs qu’il s’agissait de Burundais envoyés par le régime pour perturber le camp afin qu’il soit fermé », ajoutent-ils affirmant que des rumeurs des bruits qui vont dans ce sens se répandent depuis un certain temps.
Pour le moment, les victimes reçoivent des soins intensifs chez MSF ( Médecins Sans Frontières) où les faits étaient gardés secrets «pour ne pas alerter le camp et protéger l’identité des victimes», apprend-on.
Mais les familles des victimes, elles, ont saisi l’administration du camp et exigent des enquêtes pour arrêter les coupables.
« L’on connaît les lieux du crime et certains indices comme la langue des bourreaux. Et donc tout cela peut aider dans les enquêtes mais nous nous étonnons que rien ne soit fait jusqu’à ce mardi », s’inquiètent des réfugiés burundais.
Le weekend dernier, le HCR et l’administration du camp ont découragé le mouvement des réfugiés surtout dans la soirée en dehors du camp.
« Ils sont donc informés des faits. Nous souhaitons que nos droits surtout la dignité des femmes soient protégés. Cela s’inscrit dans la liste des maux que nous subissons pour nous pousser au rapatriement involontaire », rassurent ces réfugiés.
De tels cas étaient fréquents surtout du côté du camp de Nyarugusu qui a déjà enregistré des assassinats et des disparations forcées dans une réserve naturelle de ses environs.
Les réfugiés des deux camps demandent au HCR d’ajouter sur la liste de ses services en leur faveur la distribution du bois de chauffage pour éviter de tels incidents.
La Tanzanie abrite plus de 110.000 réfugiés burundais.
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Photo d’illustration : une réfugiée burundaise dans un champ en dehors du camp de Nduta en Tanzanie © SOS Médias Burundi