Parlement burundais : médias privés interdits
SOS Médias Burundi
Bujumbura, 22 août 2025 – Les médias privés pourraient bientôt être exclus de la couverture des activités parlementaires au Burundi. Même la presse publique ne serait autorisée qu’exceptionnellement, laissant craindre un recul significatif de la transparence démocratique.
Une décision semble se profiler à l’Assemblée nationale : les médias privés ne seraient plus autorisés à couvrir les activités parlementaires, y compris les séances plénières. Aucune confirmation officielle n’a été donnée, mais plusieurs indices pointent vers un durcissement de l’accès à l’information parlementaire.
Depuis quelques jours, des journalistes affirment avoir été retirés sans explication des groupes de messagerie interne de l’Assemblée, utilisés pour partager informations officielles, ordres du jour et communiqués. Plusieurs rédactions ont tenté d’obtenir des éclaircissements, sans succès.
Fin des retransmissions en direct
Autre mesure inquiétante : l’interdiction des retransmissions en direct des débats parlementaires. La séance du 19 août dernier, qui devait être publique, n’a ni été couverte par les médias ni diffusée en direct. Une première qui suscite l’indignation dans les milieux journalistiques.
« Les députés doivent rendre compte à leurs électeurs. Restreindre l’accès à l’information parlementaire est un grave précédent dans un pays qui se veut démocratique », confie un journaliste sous couvert d’anonymat.
Vers une opacité institutionnelle ?
Jusqu’à récemment, les journalistes accrédités pouvaient suivre librement les activités de l’Assemblée nationale. Désormais, même les plateformes officielles, auparavant sources d’information secondaire, ne sont plus accessibles.
La majorité des membres de l’Assemblée nationale étant issus du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, certains observateurs craignent une gestion unilatérale et opaque des affaires publiques. L’absence de diversité politique dans la chambre basse rend la présence des médias indépendants essentielle pour garantir un minimum de contrôle citoyen.
En restreignant l’accès à l’information parlementaire, certains y voient une tentative de verrouiller davantage l’espace public et de soustraire les débats institutionnels
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Photo : La nouvelle équipe de l’Assemblée nationale du Burundi pose pour sa toute première photo de famille devant les bureaux de la chambre basse à Bujumbura. © SOS Médias Burundi
