Sud-Kivu : affrontements entre milices Wazalendo soutenues par Kinshasa et le groupe Twirwaneho affilié au M23
SOS Médias Burundi
Bukavu, 6 août 2025 — De violents combats opposent depuis mercredi dans le secteur d’Itombwe, territoire de Mwenga (Sud-Kivu), les miliciens Wazalendo, soutenus par les autorités congolaises, au groupe armé Twirwaneho, composé majoritairement de combattants de la communauté Banyamulenge et affilié au mouvement rebelle M23.
Le M23, allié du groupe Twirwaneho, contrôle depuis le début de l’année de vastes zones stratégiques riches en minerais dans l’est de la RDC, ainsi que les chefs-lieux des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les combats de ce mercredi se sont concentrés autour des localités de Mikenge, Marunde et Bukunji, où les Wazalendo, appuyés par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ont lancé une offensive coordonnée contre les positions tenues par Twirwaneho.
Une alliance militaire complexe contre le M23
Les Wazalendo bénéficient d’un soutien militaire massif. La Force de Défense Nationale du Burundi (FDNB) a déployé au moins 10.000 soldats pour combattre aux côtés des Forces armées de la RDC (FARDC) et des milices Wazalendo contre le M23 et ses alliés. Cette coalition a récemment mené plusieurs opérations conjointes dans les localités d’Irumba, Monyi, Kaseke et Rutigita pour tenter de reprendre le contrôle du secteur d’Itombwe.
Communiqués et accusations croisées
Dans un communiqué transmis à SOS Médias Burundi, Aimable Nabulizi, porte-parole des Wazalendo dans le Sud-Kivu, a accusé les combattants Twirwaneho d’avoir attaqué leurs positions, sans toutefois reconnaître l’appui reçu de la part des FDLR ni des armées burundaise et congolaise.
Le groupe Twirwaneho est affilié à l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire auquel est également lié le M23. Cette affiliation alimente les tensions dans une région déjà marquée par des rivalités ethniques et des enjeux miniers majeurs.
Un processus de paix fragilisé
Ces affrontements surviennent alors que le gouvernement congolais poursuit des négociations de paix avec l’AFC/M23 dans l’espoir de stabiliser l’est du pays. Cependant, l’escalade des violences dans le Sud-Kivu risque de compromettre ce processus fragile et d’accentuer la crise humanitaire.
Pour l’heure, aucun bilan officiel des pertes humaines ou matérielles n’a été communiqué, tandis que les civils craignent de nouveaux déplacements massifs dans cette région sous haute tension.
________________________________________________
Photo : Un village incendié dans le territoire de Fizi, victime des affrontements entre milices Wazalendo et combattants Twirwaneho soutenus par le M23. © SOS Médias Burundi
