Derniers articles

Gitega : deux corps sans vie découverts à Jimbi et Murirwe, la piste criminelle privilégiée

SOS Médias Burundi

Gitega, 21 juillet 2025 — Deux découvertes macabres ont bouleversé les habitants de la province de Gitega, au centre du Burundi. Les corps sans vie de deux hommes ont été retrouvés dimanche sur les collines de Jimbi et Murirwe, dans des circonstances laissant peu de doute sur leur caractère criminel. Les enquêtes ont été ouvertes et les premières pistes évoquent des règlements de comptes violents.

Le premier corps a été retrouvé sur la colline Jimbi, dans la commune de Gitega. Selon des témoins, la victime, un homme d’environ 25 ans dont l’identité n’a pas encore été confirmée, gisait dans une petite brousse à proximité d’un sentier.

Le chef de colline, Libérat Ntakarutimana, a indiqué que le corps présentait de nombreuses lésions et traces de coups, suggérant un passage à tabac particulièrement violent. D’après les premières informations recueillies, l’homme aurait été soupçonné de vol et aurait été pris à partie par des habitants en colère. La victime aurait ainsi été lynchée par la population.

Son corps a été transporté à la morgue de l’hôpital Saint Thérèse de Songa (Béthanie) pour autopsie. Une enquête est en cours pour identifier la victime et déterminer les circonstances exactes de sa mort.

À Murirwe, un corps exhumé après un mois de disparition

Le même jour, un autre drame s’est noué sur la colline Murirwe, également dans la commune de Gitega. Le corps de Jean Claude Nitegeka, 29 ans, porté disparu depuis près d’un mois, a été exhumé à la suite d’informations recueillies par la population. L’opération a été menée conjointement par les habitants et la police de protection civile.

Selon Zacharie Nkomamashi, chef de colline Murirwe, le meurtre serait lié à un conflit survenu lors de jeux de hasard. Deux suspects, Tharcisse Ntakarutimana et Fulgence Niyonkuru, ont été interpellés et placés en garde à vue au commissariat provincial de Gitega.

Une insécurité persistante qui alarme la population

La survenue de ces deux événements le même jour illustre une fois de plus la montée des violences dans cette province qui abrite la capitale politique du pays. Les cas de meurtres, d’agressions et de découvertes de cadavres se multiplient, nourrissant un climat de peur parmi les habitants.

Certains résidents confient vivre dans une angoisse permanente, redoutant d’être à leur tour victimes de violences ou de représailles. « On ne sait jamais qui sera le prochain », murmure un habitant de Gitega.

Les autorités locales, quant à elles, appellent la population à ne pas se faire justice elle-même et à coopérer avec les forces de l’ordre pour préserver la paix et la sécurité. Les enquêtes se poursuivent pour faire toute la lumière sur ces deux affaires.

Depuis plusieurs mois, Gitega est tristement surnommée « la province-cimetière », en raison de la fréquence inquiétante des découvertes de corps dans des conditions souvent violentes. Une réputation que les autorités peinent à enrayer, malgré les appels répétés au calme et à la vigilance.

________________________________________________

Photo : Une place publique dans la capitale politique Gitega © SOS Médias Burundi