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Musongati – Des symboles du parti Uprona vandalisés à Giharo : les militants dénoncent des actes ciblés

Un meeting des militants de l’Uprona dans le nord-ouest du Burundi, en mai 2025 © SOS Médias Burundi

SOS Médias Burundi

Musongati, 19 juillet 2025 –Le climat politique se dégrade à nouveau à Giharo. Dans la nuit du 15 au 16 juillet, des individus non encore identifiés ont vandalisé la permanence du parti Uprona, située au centre administratif de la commune Musongati, sur la colline Butezi. C’est en province de Burunga, dans le Sud-Est du Burundi. Les soupçons se portent sur des personnes affiliées au CNDD-FDD, le parti au pouvoir au Burundi.

Sur place, les dégâts sont visibles : les murs de la permanence ont été saccagés, et des portraits du prince Louis Rwagasore – héros de l’indépendance et fondateur du parti – ont été effacés ou détruits. Pour les militants Uprona, il ne s’agit pas d’un simple acte de vandalisme, mais bien d’un message politique.

« Regardez ce désordre ! Nos symboles, notre histoire, tout a été piétiné. Ce sont des actes barbares, indignes d’un État de droit », s’indigne un militant, présent sur les lieux au matin.

Même si les auteurs n’ont pas encore été formellement identifiés, des membres du parti évoquent des indices troublants. Selon eux, cette attaque survient dans un contexte tendu, peu après les réunions politiques organisées les 7 et 8 juillet dernier par la section locale du CNDD-FDD.

« Depuis ces réunions, nous sentions que quelque chose se préparait. Et voilà, l’attaque est survenue. C’est trop gros pour être une coïncidence », soupçonne un cadre local de l’Uprona.

Les militants Uprona affirment que ce climat d’intimidation n’est pas nouveau. Ils disent subir depuis plusieurs semaines des menaces et pressions sur différentes collines de l’ancienne commune de Giharo, aujourd’hui intégrée à Musongati. Ils dénoncent une forme de harcèlement politique destinée à étouffer leur voix.

« Ce que nous vivons rappelle les heures sombres de l’intolérance politique. Certains de ces individus, on dirait des chiens de guerre. Ils n’ont plus aucun respect. On dirait même qu’ils sont sous l’emprise de drogues tant ils sont agressifs », lance un autre militant, la voix pleine d’amertume.

Ce qui révolte encore plus les membres de l’Uprona, c’est le silence des autorités administratives et policières. Aucun responsable local ne s’est exprimé, et aucune enquête n’a été ouverte jusqu’à présent. Pour les militants, ce mutisme vaut complicité.

« Quand l’État se tait, il se rend complice. Ce silence prouve que ceux qui nous attaquent se sentent protégés », affirme un militant visiblement frustré.

Face à cette montée des tensions, les membres de l’Uprona réclament une enquête urgente, ainsi que la sécurisation de leurs locaux. Ils préviennent qu’ils n’accepteront plus d’être les cibles silencieuses d’un climat de violence devenu habituel.

« Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous voulons que la justice agisse, et que nos droits soient respectés comme ceux de tout autre parti reconnu au Burundi », conclut un responsable local du parti.

En attendant, la permanence reste sous surveillance de ses membres, qui disent redouter d’autres actes de provocation.

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Photo : un meeting des militants de l’Uprona dans le nord-ouest du Burundi, en mai 2025 © SOS Médias Burundi