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Rwanda – Camp de Mahama : une réfugiée congolaise arrêtée pour infanticide

SOS Médias Burundi

Une jeune réfugiée congolaise a été interpellée mardi au camp de Mahama, dans l’est du Rwanda, après avoir été accusée d’avoir tué son bébé de sept mois avant de jeter son corps dans une latrine publique. Une enquête a été ouverte par la police rwandaise.

Identifiée sous le nom de Solange Uwamahoro, la suspecte a été surprise dans la nuit de lundi à mardi alors qu’elle versait un liquide suspect dans une latrine située dans le village 15, communauté 47, non loin de son logement (porte 8B).

« Alerté, le chef de village a mobilisé des veilleurs pour observer discrètement ses mouvements jusqu’au lever du jour. Elle a été appréhendée alors qu’elle tentait de fuir discrètement le quartier », rapportent des témoins.

Le corps sans vie d’un nourrisson de sexe masculin, âgé de sept mois, a ensuite été retrouvé dans les latrines. Selon des sources médicales, l’enfant aurait été tué avant d’y être jeté. D’abord dans le déni, la jeune femme aurait été dénoncée par une voisine, selon les mêmes sources.

Âgée d’une vingtaine d’années, Solange Uwamahoro est actuellement détenue dans les cellules de la police d’investigation. Lors de son interrogatoire, elle a déclaré envisager un retour dans l’est de la RDC pour rejoindre son mari, qu’elle avait quitté depuis un an. Le couple a déjà deux enfants.

Dans le camp, plusieurs voisins affirment qu’Uwamahoro entretenait une relation avec un homme burundais, qui serait le père de l’enfant décédé. « Elle disait qu’il lui était impossible de rentrer chez elle avec un enfant conçu hors mariage », témoigne un résident du camp.

Ce drame tragique met en lumière une réalité préoccupante dans le camp de Mahama, qui abrite plus de 75.000 réfugiés, principalement burundais. Les cas d’avortements clandestins, de bébés abandonnés, parfois retrouvés dans des latrines ou des zones isolées, sont régulièrement signalés.

Face à la recrudescence de ces incidents, la police rwandaise assure que des sanctions sévères seront prises contre les auteurs de tels actes. De leur côté, les leaders communautaires appellent à renforcer la sensibilisation et la prévention.
« Il est urgent de faire face à la montée des grossesses non désirées. Nous devons agir pour ne plus retrouver des nouveau-nés morts dans des conditions aussi atroces », plaident-ils.

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Photo : Une rue très fréquentée dans le camp de réfugiés de Mahama, à l’est du Rwanda. Ce camp accueille principalement des réfugiés burundais et congolais.