Bujumbura face à une crise persistante de l’eau : la population à bout de patience
SOS Médias Burundi
La pénurie d’eau potable continue de s’aggraver au Burundi, affectant aussi bien la capitale économique Bujumbura que d’autres centres urbains et zones rurales. Face à l’absence de solutions durables de la part de la Regideso, unique entreprise publique chargée de la distribution d’eau et d’électricité, l’exaspération grandit au sein de la population, qui redoute désormais une crise sanitaire majeure à l’approche de la saison sèche.
Dans plusieurs quartiers de Bujumbura, les robinets restent désespérément à sec pendant plus de trois jours d’affilée. Une situation devenue presque habituelle, mais qui alimente une colère croissante envers la Regideso.
« On ne se plaint plus, car on nous demande sans cesse d’être résilients. On sait que notre tour viendra après deux ou trois jours », confie avec amertume un habitant du sud de la ville.
Le rationnement de l’eau est devenu la norme. Personne n’y échappe. Toutefois, les commerçants, en particulier les restaurateurs et les tenanciers de bistrots, sont parmi les plus touchés. Leur activité dépend directement de la disponibilité de l’eau pour garantir l’hygiène.
« Nous rencontrons d’énormes difficultés pour maintenir la propreté des lieux », déplore le gérant d’un restaurant en plein centre-ville.
Les risques sanitaires, eux, ne cessent d’augmenter. Le manque d’hygiène dans les lieux publics très fréquentés fait craindre un retour de maladies liées à l’insalubrité ou à la consommation d’eau non potable.
Une pénurie qui s’étend au-delà de la capitale
La crise ne se limite pas à Bujumbura. D’autres villes, agglomérations et localités rurales sont également confrontées à une pénurie chronique d’eau. Partout, les mêmes scènes se répètent : files d’attente interminables devant les quelques points d’eau disponibles, querelles autour de jerricans, et fatigue générale.
La Regideso peine à enrayer le phénomène. L’entreprise invoque régulièrement l’urbanisation rapide et la pression démographique, qui dépassent la capacité des infrastructures actuelles. Des travaux de remplacement d’équipements vétustes et d’extension du réseau sont souvent annoncés. Mais dans les faits, les coupures se prolongent et les promesses tardent à se concrétiser.
Pour de nombreux citoyens, les justifications de la Regideso ne convainquent plus. L’attente de solutions concrètes se fait de plus en plus pressante.
Une urgence à l’approche de la saison sèche
Alors que la grande saison sèche s’annonce, l’inquiétude monte d’un cran. Les sources naturelles risquent de s’assécher davantage, compliquant encore l’approvisionnement en eau potable.
Épuisée, la population demande instamment à la Regideso d’agir sans plus tarder. À Bujumbura comme ailleurs dans le pays, les Burundais réclament des mesures urgentes pour faire face à une crise de plus en plus insupportable.
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Photo : Un robinet encore fonctionnel pris d’assaut par des conducteurs de taxis vélos et des femmes à la recherche d’une goutte d’eau potable, septembre 2024 © SOS Médias Burundi
