Cibitoke – Un corps mutilé retrouvé dans la forêt de Kibira : la population demande justice
SOS Médias Burundi
Cibitoke, 22 juin 2025 — Un corps sans vie, atrocement mutilé, a été retrouvé ce dimanche matin à la lisière de la forêt de Kibira, à la frontière entre les communes de Bukinanyana (province de Cibitoke) et Kabarore (province de Kayanza). La victime, un homme non identifié, était ligotée à un arbre, le corps en état de décomposition avancée. Cette découverte macabre fait craindre un règlement de comptes lié à l’exploitation illégale de l’or dans cette zone instable. Une enquête a été ouverte.
Selon une source sécuritaire, ce sont des agents de surveillance de la forêt qui ont fait la découverte, tôt le matin. « Le corps était attaché, portait de profondes plaies à la poitrine et aux flancs, causées par une arme blanche. Il avait déjà commencé à se décomposer », précise-t-elle sous anonymat.
Plusieurs administratifs locaux confirment que depuis plusieurs jours, des alertes avaient été émises sur la présence d’individus armés opérant clandestinement dans cette partie de la forêt. Ils sont soupçonnés d’exploiter illégalement de l’or et seraient liés aux rebelles rwandais du FLN (Front de Libération Nationale), actifs dans la région.
Des hypothèses circulent. Selon des sources proches de l’administration, la victime aurait pu être surprise en possession d’or et exécutée sommairement par des militaires ou des éléments armés opérant dans le secteur. « Ce ne serait pas la première fois qu’on retrouve un corps dans ces circonstances », témoigne un habitant de la zone Ndora.
Face à l’émotion suscitée par cette découverte, l’administrateur de Bukinanyana a confirmé l’information. En raison de l’état du corps, l’inhumation a été rapidement décidée, après constatation par les autorités compétentes. « Il était méconnaissable. Pour éviter tout risque sanitaire, nous avons procédé à son enterrement », a-t-il indiqué.
Les habitants réclament des enquêtes rigoureuses pour faire toute la lumière sur cette affaire qu’ils qualifient de « barbare ». L’administration communale a annoncé la mise en place d’une collaboration avec celle de Kabarore et les services de police judiciaire.
« Nous ne pouvons pas tolérer que la forêt de Kibira devienne une zone de non-droit », a martelé l’administrateur, appelant à renforcer la sécurité et à la vigilance des populations.
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Photo : le chef-lieu de la commune de Bukinanyana, dans la province de Cibitoke © SOS Médias Burundi
