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Uvira (RDC) : deux morts par balles dans une nouvelle attaque armée, l’insécurité s’aggrave

SOS Médias Burundi

Deux personnes ont été tuées et une autre blessée par balles lundi soir à Uvira, dans l’est de la RDC, lors d’une nouvelle attaque armée. Alors que la population vit dans la peur, les voix s’élèvent contre la circulation incontrôlée des armes distribuées aux civils sans encadrement. Les ONG appellent à un désarmement urgent, dans un contexte sécuritaire de plus en plus alarmant.

Deux personnes ont été tuées et une troisième grièvement blessée lundi soir à Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), lors d’une nouvelle attaque armée survenue dans le quartier Kabindula, commune de Kalundu. Les assaillants, non identifiés, ont ouvert le feu vers 21 heures, selon les informations recueillies sur place.

Un membre de la société civile locale précise que les victimes sont une femme et un jeune homme. « Trois personnes ont été atteintes par balles : deux sont mortes sur le coup et la troisième a été transférée à l’hôpital général pour y recevoir des soins », a-t-il rapporté à SOS Médias Burundi.

Ce drame s’inscrit dans une série d’attaques similaires qui plongent Uvira dans une spirale de violences depuis plusieurs semaines. Pas plus tard que la semaine dernière, quatre autres personnes ont été tuées dans des circonstances comparables. Ces épisodes alimentent un climat d’insécurité généralisée et une profonde inquiétude au sein de la population.

Des ONG locales pointent du doigt la circulation incontrôlée d’armes à feu entre les mains de civils. Elles appellent les autorités congolaises à lancer de toute urgence une campagne de désarmement.
« Ces armes distribuées sans encadrement sont désormais utilisées pour tuer », déplore un militant des droits humains à Uvira.

Le regain de violence intervient dans un contexte explosif. En janvier dernier, des habitants d’Uvira avaient manifesté pour réclamer des armes en vue de se défendre contre les incursions des rebelles du M23. En réponse, le gouvernement avait, en février, autorisé la distribution d’armes à certains civils, sans leur fournir la moindre formation militaire.

Résultat : nombre de ces armes sont aujourd’hui détournées de leur objectif initial et servent à commettre des actes criminels — allant des braquages aux assassinats ciblés.

Et ce, malgré la présence des Forces armées de la RDC (FARDC), des troupes burundaises déployées dans le cadre de la coopération sécuritaire régionale, ainsi que des milices pro-gouvernementales comme les Wazalendo. La population locale, exaspérée, appelle à une réponse sécuritaire cohérente et à un désarmement immédiat des civils armés.

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Photo : Un check-point des casques bleus de la Monusco à Uvira, dans le Sud-Kivu, une zone minée par la présence de milices soutenues par Kinshasa et d’hommes armés, identifiés ou non © SOS Médias Burundi