Meheba : de nouveaux représentants élus parmi les réfugiés, une Burundaise figure parmi les élues
SOS Médias Burundi
Au camp de réfugiés de Meheba, en Zambie, les communautés viennent d’élire de nouveaux représentants villageois. Une Burundaise figure parmi les élues. Si cette élection marque une étape importante pour la participation communautaire, elle soulève aussi des critiques sur le faible taux de participation et l’exclusion de certains groupes.
Les réfugiés du camp de Meheba, situé dans le nord-ouest de la Zambie, ont récemment procédé au renouvellement de leurs représentants villageois. Si l’initiative est globalement saluée, plusieurs réfugiés regrettent une participation limitée et appellent les autorités à mieux prendre en compte leurs doléances.
Au total, une vingtaine de nouveaux chefs de villages – appelés Block leaders – ont été élus pour représenter les différentes zones du camp. Parmi eux, trois femmes, dont une réfugiée burundaise élue suppléante dans le Block D, Route No 36. Une avancée symbolique dans un contexte où la représentativité féminine reste faible.
Ces nouveaux leaders auront pour mission de faire remonter les préoccupations de leurs communautés et de participer aux prises de décision locales. Un président du camp sera par la suite désigné parmi les élus pour servir d’interlocuteur principal auprès des autorités zambiennes et des partenaires humanitaires.
Participation en berne et exclusions critiquées
Malgré le bon déroulement du scrutin, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un manque de sensibilisation ayant affecté la participation.
« Beaucoup n’étaient pas informés de l’activité, ce qui a limité la participation », déplore un réfugié congolais.
Autre source de mécontentement : l’exclusion des réfugiés rwandais et angolais du processus électoral. Les autorités expliquent que ces communautés sont engagées dans un processus de naturalisation et de réintégration communautaire, ce qui les place désormais en dehors du cadre légal du statut de réfugié.
Des attentes fortes envers les élus
Dans ce vaste camp qui accueille plus de 27 000 réfugiés – dont environ 3 000 Burundais – les attentes envers les nouveaux représentants sont élevées. De nombreux résidents espèrent une amélioration de l’accès aux autorisations de sortie temporaire, ainsi que la possibilité pour certains cas humanitaires ou professionnels de résider légalement hors du camp.
Parmi les propositions les plus pressantes figure l’installation de bureaux de proximité dans chaque zone du camp, avec des permanences régulières.
« Cela permettrait de traiter plus efficacement les doléances, les litiges ou même les simples services administratifs, sans devoir parcourir de longues distances jusqu’au centre du camp », suggère un habitant du Block B.
Une ouverture affichée des autorités
L’administration zambienne, qui a encadré les élections, s’est dite disposée à collaborer avec le nouveau collège de leaders pour renforcer la gouvernance locale et la cohésion communautaire.
Malgré des conditions de vie jugées relativement stables, les réfugiés de Meheba aspirent à ce que cette nouvelle dynamique de leadership apporte des réponses concrètes à leurs préoccupations quotidiennes, et renforce leur capacité à faire entendre leur voix.
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Photo : Des réfugiés composés par des femmes pour la plupart et leurs enfants devant une structure sanitaire à Meheba © SOS Médias Burundi
