Malawi : un policier accusé de viol et de harcèlement sexuel par trois réfugiées, dont une Burundaise

SOS Médias Burundi
Dans les grandes villes du Burundi, les loyers s’envolent à une vitesse inquiétante, doublant parfois en quelques mois. Alimentée par la dévaluation du franc burundais, la hausse du coût des matériaux et l’absence de régulation, cette crise silencieuse fragilise de plus en plus de familles urbaines, sans qu’aucune réponse concrète n’ait encore vu le jour.
Trois femmes réfugiées, dont une ressortissante burundaise, ont porté plainte contre un policier en poste au camp de réfugiés de Dzaleka, dans le centre du Malawi. Elles l’accusent de harcèlement sexuel et de viol. Les victimes présumées, toutes enceintes et séropositives, affirment avoir été contraintes à des rapports sexuels en échange d’argent ou de services.
Les faits, qui remontent au début de l’année, ont été révélés mardi après qu’une réfugiée originaire de la République démocratique du Congo a confié son histoire lors d’un contrôle prénatal. Interrogée sur l’identité du père de l’enfant qu’elle porte, elle a déclaré avoir été violée par un policier en fonction à Dzaleka. Elle a également signalé que deux autres femmes avaient subi le même sort.
Alertées, les autorités policières se sont rendues dans le camp pour recueillir les premiers éléments. Des examens médicaux ont confirmé la grossesse des trois femmes, estimée à environ trois mois, ainsi que leur statut sérologique : toutes sont porteuses du VIH.
« Elles ont identifié l’auteur sans ambiguïté, donnant son nom complet », a rapporté à SOS Médias Burundi une source médicale ayant requis l’anonymat.
Le policier mis en cause, récemment affecté au centre-ville de Dowa, a été interpellé mercredi. Son procès est prévu d’ici la fin de la semaine.
« Nous accompagnerons ces femmes devant la justice. Il faut que cela cesse », a déclaré un responsable communautaire du camp, soulignant que l’accusé était déjà connu pour ses comportements abusifs.
Selon lui, le policier proposait des services administratifs contre rémunération aux hommes, mais exigeait des rapports sexuels des femmes.
L’affaire a provoqué une vive émotion au sein du camp de Dzaleka, qui abrite plus de 50 000 réfugiés, dont environ 11 000 Burundais. Plusieurs résidents réclament que les audiences se tiennent exceptionnellement dans le camp, afin de protéger les victimes et témoins de toute pression.
« Si ce policier n’est pas condamné, que deviendront celles qui n’ont pas encore osé parler ? », s’interroge Marie*, une réfugiée burundaise.
« Nous vivons déjà dans la peur. Mais ceci dépasse l’entendement. Il faut que justice soit faite. »
*Nom modifié pour préserver l’anonymat.
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Photo : Des personnes marchent à l’intérieur du camp de Dzaleka dans le district de Dowa dans la région centrale du Malawi, le 20 juin 2018 © DR