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Kinyinya : les violences sexuelles en hausse menacent l’éducation des jeunes filles

SOS Médias Burundi

Kinyinya, 27 avril 2025 – La commune de Kinyinya, dans la province de Ruyigi (Est du Burundi), est confrontée à une recrudescence alarmante des violences sexuelles ciblant les jeunes filles mineures. Depuis la mi-mars, une dizaine de cas ont été signalés, notamment dans les collines de Mayanza, Vumwe, Nyamunazi et Nyamigina.

Selon Divine Kamuco , responsable du Développement familial et social à Kinyinya, ces incidents dépassent déjà le total annuel des cas recensés au cours des cinq dernières années. Elle attribue cette augmentation à la prolifération de marchés informels le long des routes, où des individus malintentionnés profitent de l’affluence pour piéger les jeunes filles.

L’administrateur communal, M. Fulgence Kwizera, appelle à la vigilance et à la responsabilité collective pour protéger les jeunes filles. Il souligne que les auteurs de ces actes seront poursuivis et sanctionnés conformément à la loi.

Un impact direct sur la scolarisation des adolescentes

Cette montée des violences sexuelles a des répercussions directes sur la scolarisation des jeunes filles. Au niveau national, les chiffres sont préoccupants. Lors de l’année scolaire 2020-2021, le Burundi a enregistré 191 281 cas d’abandons scolaires, dont 189 176 dans l’enseignement fondamental. Les provinces de Kirundo, Muyinga, Makamba, Ruyigi, Kayanza et Rutana figurent parmi les plus touchées, avec des taux d’abandon dépassant les 10 000 cas chacune.

Les causes de ces abandons sont multiples : pauvreté des ménages, grossesses précoces, recherche de travail dans les pays voisins, démotivation liée au chômage et conditions d’apprentissage inadéquates. En province de Cibitoke, par exemple, plus de 8 000 cas d’abandons scolaires ont été enregistrés au cours des deux derniers trimestres, en raison notamment de l’insuffisance de salles de classe et de la négligence parentale.

Face à cette situation, les autorités locales et les acteurs de l’éducation appellent à des actions concertées pour inverser la tendance. La mise en place de cantines scolaires, l’amélioration des infrastructures éducatives et la sensibilisation des communautés sont autant de mesures préconisées pour garantir le droit à l’éducation pour tous les enfants, en particulier les jeunes filles.

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Photo : une élève se lève pour répondre à une question d’un enseignant dans une classe au Burundi, l’éducation des jeunes filles est menacée par les violences sexuelles dans l’est du pays © SOS Médias Burundi