Gitega : un homme tué à la machette à Itaba : la piste de la sorcellerie n’est pas écartée
SOS Médias Burundi
À Gitega, un homme a été tué à la machette en pleine colline, et des soupçons de sorcellerie planent autour du mobile. Si les circonstances précises restent floues, ce drame s’inscrit dans une série inquiétante d’homicides survenus dans la province depuis fin 2024.
Une scène de crime d’une rare violence a profondément choqué les habitants de Rukobe 2, une colline située dans la commune d’Itaba, au centre du Burundi. Ce mercredi 23 avril, peu après 19 heures, Déo Bakevyumusaya, un homme de 55 ans, a été violemment tué à la machette à quelques mètres de son domicile.
Selon plusieurs témoins, le corps de la victime a été retrouvé gisant dans une mare de sang, le crâne gravement mutilé. Le chef de colline, Bernard Ntakarutimana, qui a confirmé l’information, n’a pas hésité à parler d’« une scène d’horreur », évoquant la brutalité extrême des coups portés à la tête de la victime.
Les circonstances exactes de ce meurtre restent floues. Aucun témoin n’a pu identifier formellement les auteurs, mais certaines pistes sont déjà envisagées. Parmi elles, celle d’un conflit lié à des accusations de sorcellerie. « C’est une hypothèse que nous prenons au sérieux. La victime était récemment en conflit avec des membres de la communauté qui la soupçonnaient de se livrer à des pratiques mystiques », a indiqué le chef de colline à SOS Médias Burundi.
Le corps de Déo Bakevyumusaya a été transporté au Centre de Santé de Buhoro avant d’être inhumé le lendemain. Dans le cadre de l’enquête, un homme nommé Désiré Ntakarutimana a été interpellé le jeudi 24 avril. Il a été conduit au commissariat de police d’Itaba pour y être interrogé.
Un climat d’insécurité grandissant dans la province
Ce nouveau drame vient s’ajouter à une série d’homicides qui inquiètent de plus en plus la population de la province de Gitega. Depuis novembre 2024, près de 50 corps ont été découverts dans différentes localités de la province, selon un décompte établi par SOS Médias Burundi. Nombre de ces victimes ont été retrouvées dans des conditions sordides, souvent en lien avec des accusations de sorcellerie, des litiges fonciers ou des querelles communautaires.
« On ne comprend plus ce qui se passe. Ces actes barbares deviennent de plus en plus fréquents. Nous vivons dans la peur », confie, sous couvert d’anonymat, un habitant de la commune Itaba.
Les autorités locales appellent la population à la vigilance et à une collaboration étroite avec les services de sécurité. Elles assurent que les enquêtes en cours se poursuivront jusqu’à l’identification et l’arrestation de tous les responsables de ces violences.
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Photo : Le chef-lieu de la commune- Itaba dans la province de Gitega au centre du Burundi où Déo Bakevyumusaya a été sauvagement tué © SOS Médias Burundi
