RDC : trêve annoncée entre Kinshasa et le M23 sous médiation qatarie, mais les combats se poursuivent à l’Est
SOS Médias Burundi
Malgré une déclaration conjointe annonçant une trêve entre le gouvernement congolais et le M23 sous l’égide du Qatar, les affrontements armés continuent dans l’Est de la République démocratique du Congo. Entre incertitudes diplomatiques et réalités de terrain, les civils paient toujours le prix fort.
Goma, 23 avril 2025 – Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle M23 ont annoncé une trêve, ce 23 avril, à l’issue de discussions facilitées par le Qatar. Les deux parties se sont engagées à un cessez-le-feu immédiat et à un dialogue constructif pour résoudre les causes profondes du conflit. Mais sur le terrain, les combats se poursuivent, et l’accord peine à se concrétiser.
Chronologie récente du conflit
18 mars 2025 : Rencontre à Doha entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Les deux chefs d’État s’engagent sur un cessez-le-feu immédiat.
Avril 2025 : Les affrontements continuent dans l’Est, notamment autour de Walikale.
23 avril 2025 : Kinshasa et le M23 annoncent une trêve sous la médiation du Qatar. Aucun signe concret de désescalade sur le terrain.
Dans une déclaration commune, les parties ont condamné les discours de haine, appelé à l’apaisement et salué les efforts qataris. Toutefois, Kinshasa n’a pas confirmé publiquement cette annonce. Le président Félix Tshisekedi, qui qualifie toujours le M23 de groupe terroriste, reste silencieux.

Les négociations ont été suspendues récemment, notamment en raison d’un blocage sur la libération de prisonniers proches du M23. Kinshasa invoque l’indépendance de son système judiciaire et la gravité des accusations.
Pendant ce temps, le M23 continue d’étendre son contrôle dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, riches en ressources minières stratégiques. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles. Le Rwanda nie et affirme répondre à une menace venue des génocidaires Hutus-FDLR ( Forces de libération du Rwanda), présents au sein des forces congolaises.
La communauté internationale suit la situation de près. En février, l’administration Trump a demandé au Rwanda de retirer ses troupes et missiles de la RDC. L’ONU, par la voix d’António Guterres, appelle à la retenue. Mais dans les collines de l’Est congolais, la réalité est toute autre : la guerre continue, et les populations restent prises au piège.
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Photo : des militaires de l’armée congolaise déployés dans le Nord-Kivu dans le cadre de l’état de siège, septembre 2023 © SOS Médias Burundi
