Installés depuis plus d’un mois sur le site de Musenyi, en commune Giharo dans la province de Rutana (sud-est du Burundi), les réfugiés congolais déplacés des provinces de Bubanza et Cibitoke dans le nord-ouest-non loin de la frontière avec le Congo, vivent dans des conditions alarmantes. Sans nourriture, soins médicaux ni abris adéquats, leur situation humanitaire devient critique. (INFO SOS Médias Burundi)
Ils sont exactement 18.432 réfugiés congolais, transférés des communes de Gihanga (Bubanza) et Rugombo (Cibitoke) vers le site de Musenyi, en commune Giharo, province de Rutana. Depuis leur arrivée, il y a plus d’un mois, aucune assistance concrète ne leur a été apportée, et la faim devient un ennemi aussi redouté que les violences qu’ils ont fui.
« Nous préférons retourner mourir sous les balles plutôt que de périr de faim ici », lance un réfugié, la voix brisée par le désespoir.
Sur place, les conditions de vie sont jugées déplorables : absence de nourriture, d’eau potable, de médicaments et de matériel de couchage. Les réfugiés dorment à même le sol, souvent sans protection contre les intempéries. Le sentiment d’abandon est profond.
Malnutrition et risques sanitaires
Une source médicale locale alerte déjà sur l’apparition de cas de malnutrition, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans, ainsi que sur la montée de maladies liées à l’insalubrité, comme les infections gastro-intestinales et les maladies des mains sales.
« Si rien n’est fait rapidement, nous assisterons à une crise sanitaire majeure », prévient un agent de santé en poste dans la région.
Malgré la visite de quelques organisations humanitaires, notamment le HCR, aucune aide concrète n’a été distribuée à ce jour. Les ONG expliquent ce retard par la nécessité de mener des évaluations approfondies avant toute intervention. Une réponse jugée trop lente par les réfugiés, dont la situation ne cesse de se dégrader.
Le HCR reconnaît l’urgence
Interrogé sur le site, un représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a reconnu la gravité de la situation et annoncé que des actions étaient en cours, notamment la construction de logements temporaires. Toutefois, aucune date précise n’a été communiquée pour le début des distributions alimentaires ou sanitaires.
Un afflux continu de réfugiés
Pendant ce temps, l’arrivée de nouveaux réfugiés en provenance de l’est de la République Démocratique du Congo se poursuit. Ces derniers fuient les combats opposant le groupe rebelle M23 à l’armée congolaise, appuyée par des forces burundaises et milices locales entretenues par les autorités congolaises connues communément comme les Wazalendo.
Avec des capacités d’accueil déjà dépassées, la commune de Giharo se trouve confrontée à une crise humanitaire de grande ampleur. Les autorités locales, dépassées par l’ampleur de la situation, appellent à une mobilisation nationale et internationale pour éviter une catastrophe imminente.