Kayanza : les coupures d’électricité paralysent la ville, reflet d’une crise énergétique nationale
À Kayanza au nord du Burundi, comme dans de nombreuses régions du pays, les coupures d’électricité deviennent la norme. Depuis plusieurs semaines, la ville vit au ralenti. Activités économiques à l’arrêt, scolarité perturbée, population à bout : le courant ne passe plus, au propre comme au figuré. (INFO SOS Médias Burundi)
Dans la ville de Kayanza, au nord du Burundi, la colère gronde. Les habitants dénoncent des coupures d’électricité prolongées et récurrentes qui affectent tous les pans de la vie quotidienne. « Il n’y a plus de prévisibilité. On peut passer toute une journée sans courant », confie un commerçant du centre-ville.
Des conséquences économiques directes
Les métiers dépendant de l’électricité sont les premiers à souffrir. Soudeurs, secrétariats, cafétérias, cybercafés… tous sont durement touchés. « Je reste là à attendre, sans rien faire. Quand je ne travaille pas, ma famille ne mange pas », déplore un soudeur rencontré dans le quartier Ngoma.
Dans certains cas, les conséquences sont encore plus lourdes. Plusieurs petits établissements ont fermé temporairement leurs portes. Marie Chantal Kamariza, gérante d’une cafétéria, raconte : « Plus de courant, plus de travail. Plus de travail, plus de revenus. Mais les charges, elles, restent. C’est étouffant. »
Les élèves, autres victimes silencieuses
Les coupures perturbent aussi la scolarité. Sans lumière en soirée, les enfants ont du mal à réviser. « C’est la période des examens et mes enfants ne peuvent pas étudier correctement. Comment vont-ils réussir ? », s’inquiète un père de famille.
Un problème local, mais une crise nationale
La situation à Kayanza n’est pas isolée. Depuis plusieurs mois, le Burundi traverse une grave crise énergétique. La demande dépasse largement la capacité de production du pays. Plusieurs barrages hydroélectriques, notamment Mugere et Rwegura, tournent au ralenti en raison de la baisse du niveau des eaux. Le manque d’investissements dans les infrastructures et les retards dans les projets d’interconnexion régionale aggravent la situation.
En mars dernier, la Regideso , entreprise étatique en charge de la distribution d’eau et d’électricité, avait annoncé un programme de délestage, censé être temporaire. Mais dans les faits, les coupures sont devenues quasi permanentes dans certaines provinces.
Des promesses, mais peu de résultats
L’administration provinciale de Kayanza affirme être au courant de la situation. « Nous avons remonté les doléances à qui de droit », a déclaré un responsable local sous couvert d’anonymat. Mais sur le terrain, aucune amélioration n’est encore perceptible. Les habitants, eux, exigent plus que des promesses.
La population appelle à une action immédiate
Face à l’inaction des autorités, les résidents de Kayanza multiplient les appels à des solutions durables. Ils réclament un plan d’urgence pour stabiliser la distribution de l’électricité et protéger les secteurs clés de l’économie locale.
« L’électricité, ce n’est pas un luxe. C’est une nécessité », insiste un enseignant de la place.
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Photo : des câbles et poteaux de la Regideso ,la seule entreprise étatique en charge de la distribution d’eau et d’électricité au Burundi © SOS Médias Burundi
