USA : cinq journalistes burundais reçoivent le prix du courage international du journalisme offert par le Texas Tech University

Le courage des journalistes burundais a été mis à l’honneur par le College of Media and Communication du Texas Tech University. Cette institution a tenu à encourager les journalistes burundais qui font face à d’importantes restrictions de leur droit d’exercer leur travail en toute liberté, souvent au péril de leur sécurité et de leur vie. (INFO SOS Médias Burundi)
Quatre femmes journalistes burundaises ont été récompensées : Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Floriane Irangabiye et Sandra Muhoza. Elles ont toutes en commun d’avoir été victimes de détention arbitraire, une situation dénoncée par des organisations internationales de défense des droits humains. Une seule, Sandra Muhoza reste en détention et est la seule femme journaliste emprisonnée en Afrique actuellement.
Leur engagement en tant que journalistes leur a coûté cher dans un pays où la liberté de la presse est gravement menacée. Menaces, intimidations et censure font partie de leur réalité quotidienne, dans un climat de répression accrue.
Un journaliste en exil honoré
Le cinquième journaliste honoré est Alexandre Niyungeko, président de l’Union des journalistes burundais. Contraint à l’exil, il partage le sort d’une centaine d’autres journalistes burundais qui ont dû fuir leur pays pour échapper aux persécutions.
Un prix porteur d’espoir
Agnès Ndirubusa, distinguée pour son travail au sein du groupe de presse Iwacu (indépendant), a déclaré que ce prix n’était pas seulement le sien, mais celui de tous les journalistes burundais qui résistent face à la répression. Elle a notamment exprimé sa gratitude envers son fils Dylan, qui l’a encouragée à participer au symposium au Texas, jugeant important que le combat des journalistes burundais soit entendu à l’international.
« Ce prix est pour les journalistes burundais qui font face aux menaces, aux intimidations et à la censure. Il est pour les journalistes d’Iwacu qui tiennent bon malgré les pressions. La disparition de Jean Bigirimana en 2016, la détention arbitraire de mes collègues et moi-même, ainsi que la censure exercée par les autorités sont des épreuves que nous traversons, mais nous restons déterminés. »

Lorsqu’on lui demande si cette reconnaissance peut renforcer la résistance de la presse locale au Burundi, elle affirme : « Toute bouffée d’oxygène dans le paysage asphyxié du journalisme burundais est essentielle. Le monde entier voit notre combat pour la liberté de la presse. Nous avons raconté notre histoire aux États-Unis, et d’autres la racontent ailleurs dans le monde. J’ai espoir que notre magnifique pays, le Burundi, guérira de ses blessures et que le prestige du journalisme burundais pourra renaître. »
Un contexte de pression croissante
Cette distinction intervient dans un climat de tensions et de censure accrues par les autorités burundaises. Récemment, le collectif Yaga Burundi a été suspendu temporairement par le Conseil national de la communication, CNC, intensifiant la pression sur le journalisme indépendant.
Par ailleurs, la journaliste Sandra Muhoza est actuellement en détention.
Une reconnaissance internationale
Outre les cinq journalistes burundais, trois autres journalistes originaires du Cameroun, de Cuba et du Mexique ont été honorés par le College of Media and Communication du Texas Tech University.
L’édition prochaine mettra en lumière les journalistes résistant contre l’oppression en Chine, a indiqué le professeur Lyombe Eko, organisateur du symposium. L’édition précédente avait rendu hommage aux journalistes de renom issus de Russie et de Syrie.
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Photo de famille des journalistes qui ont reçu le prix du courage international du journalisme offert par le Texas Tech University et des organisateurs de la cérémonie

