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Ngozi: arrestation du procureur général de la République à Ngozi

Une nouvelle affaire de corruption secoue le système judiciaire burundais. Le procureur général de la République en province de Ngozi, Prosper Yamuremye, a été arrêté dans l’après-midi du 27 mars et se trouve actuellement emprisonné à la prison centrale de Bujumbura dite Mpimba dans la ville commerciale. (INFO SOS Médias Burundi)

Selon plusieurs sources, Prosper Yamuremye est soupçonné d’avoir libéré un homme impliqué dans un détournement de plusieurs grammes d’or dans une coopérative d’extraction minière à Kayanza (nord du Burundi). L’accusé, dont l’identité n’a pas été révélée, avait nié les faits devant la justice au début de cette semaine. Cependant, ses explications n’ayant pas convaincu les juges, il avait été transféré à la prison centrale de Ngozi (nord).

Des informations non officielles indiquent que cet individu aurait versé un pot-de-vin de 20 millions de francs burundais au procureur pour obtenir sa libération. Ce dernier, déjà réputé pour son implication présumée dans des affaires de corruption, aurait usé de son influence pour faciliter cette libération illégale.

Un scandale qui choque l’opinion publique

L’arrestation de Prosper Yamuremye a provoqué une vague d’indignation au sein de la population, qui réclame une justice exemplaire. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer la corruption qui gangrène l’appareil judiciaire et permet aux criminels d’échapper aux sanctions.

Les autorités burundaises n’ont pas encore communiqué officiellement sur cette affaire, mais l’opinion publique reste attentive à l’évolution de l’enquête. Beaucoup espèrent que cette arrestation marquera un tournant dans la lutte contre l’impunité et la corruption au sein du système judiciaire burundais.

La position de la justice burundaise

Dans de tels cas, la justice burundaise prévoit des sanctions strictes contre les fonctionnaires impliqués dans des affaires de corruption. Selon le Code pénal burundais, les agents publics convaincus de corruption risquent des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans, accompagnées de lourdes amendes. Le gouvernement a réaffirmé à plusieurs reprises sa volonté de lutter contre la corruption et de restaurer l’intégrité du système judiciaire. Toutefois, de nombreux observateurs restent sceptiques quant à l’application effective de ces mesures.

Le procureur de Ngozi a d’abord transité par les cachots du SNR (Service national des renseignements) dans la ville commerciale Bujumbura avant d’être transféré à la prison de la capitale économique, le 28 mars. Il a été interpellé après qu’un exploitant local des sites miniers ait dénoncé les faits pour lesquels il est poursuivi, lors d’une réunion avec le président Évariste Ndayishimiye. Ce dernier a déclaré qu’il était également au courant d’autres affaires similaires dans lesquelles le procureur de Ngozi était impliqué.

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Photo : le chef-lieu de la province de Ngozi au nord du Burundi © SOS Médias Burundi