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Flambée des prix à Cibitoke : une fête de fin de Ramadan sous le poids de la vie chère

Alors que les musulmans de Cibitoke (nord-ouest du Burundi) ont célébré la fin du Ramadan ce 30 mars, la hausse généralisée des prix des produits de première nécessité pèse lourdement sur les ménages. Riz, haricots, viande, farine… aucune denrée n’est épargnée par cette flambée qui inquiète la population. Face à cette crise, les habitants appellent à des mesures urgentes pour stabiliser les prix et faciliter l’approvisionnement en marchandises. (INFO SOS Médias Burundi)

La fête de l’Aïd-el-Fitr, marquant la fin du Ramadan, arrive dans un contexte économique difficile pour les habitants de Cibitoke. Depuis un mois, les prix des denrées alimentaires ont connu une hausse vertigineuse, rendant le quotidien des familles encore plus éprouvant.

Selon plusieurs sources concordantes, le prix du riz moyen est passé de 4.500 FBU à 5.500 francs burundais, tandis que celui du riz de première qualité a grimpé de 5.000 à 6 .500 francs. Les haricots suivent la même tendance : le prix d’un kilogramme de haricots moyens est désormais de 4 .300 contre 3.200 francs auparavant, tandis que la variété de première qualité atteint 6.000 francs contre 4.000 , il y a un mois.

Les produits carnés ne sont pas épargnés : un kilogramme de viande sans os coûte actuellement 30.000 francs, contre 26.000 auparavant. La farine de maïs et de manioc a également connu une forte augmentation, avec des prix passant respectivement de 1.800 à 2 .500 francs burundais et de 1.300 à 1.800 francs. La pomme de terre subit aussi cette inflation, atteignant 2.800 contre 1.800 francs, il y a un mois, sans oublier les friperies (habits pour les enfants et adultes).

Des musulmanes dans une partie réservée à la vente de la viande dans un marché de Cibitoke, mars 2025 © SOS Médias Burundi

Cette flambée des prix intervient dans un contexte de pénurie persistante de carburant, qui complique le transport des marchandises et contribue à l’augmentation des coûts. Les habitants dénoncent également l’impact de la récente ordonnance du ministère du Commerce fixant les prix des produits de première nécessité, qui selon eux, n’a fait qu’aggraver la situation.

Face à la colère des citoyens, le gouverneur de Cibitoke, Carême Bizoza, met en garde contre les pratiques spéculatives de certains commerçants. Il annonce la prochaine mise en place d’une commission chargée de réguler les prix et appelle à des mesures pour faciliter l’importation et la circulation des marchandises afin d’atténuer la pression sur le marché local.

En attendant des solutions concrètes, les résidents de Cibitoke ont célébré la fin du Ramadan dans un climat de précarité et d’incertitude économique.

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Photo : des musulmanes dans un marché de Cibitoke où la hausse généralisée des prix des produits de première nécessité pèse lourdement sur les ménages © SOS Médias Burundi